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COP21 : un défi logistique et écologique pour la France

Travaux de construction d'un site de la COP21 le 6 octobre 2015 au Bourget  [Dominique Faget / AFP] Travaux de construction d'un site de la COP21 le 6 octobre 2015 au Bourget [Dominique Faget / AFP]

Comment accueillir des dizaines de milliers de participants, les transporter, les nourrir, les héberger, le tout dans le respect de l'environnement : la conférence de Paris sur le climat (COP21) est un défi logistique et écologique.

De sécurité aussi, avec la présence d'au moins 80 chefs d'Etat ou de gouvernement le 30 novembre, à l'ouverture de cette réunion cruciale pour l'avenir de la planète.

Les représentants de 195 Etats tenteront de sceller un accord pour contenir le réchauffement à +2 degrés, pour éviter des impacts dramatiques tels que des inondations à répétition ou une baisse des rendements agricoles.

La COP21 est la plus grande conférence diplomatique jamais réunie en France depuis la signature de la déclaration universelle des droits de l'Homme à Paris en 1948.

Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius au milieu des représentants de délégations lors d'une réunion préparatoire de la COP21 le 21 juillet 2015 à Paris [Miguel Medina / POOL/AFP]
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Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius au milieu des représentants de délégations lors d'une réunion préparatoire de la COP21 le 21 juillet 2015 à Paris
 
40 000 personnes venues du monde entier  - 20 000 accrédités et autant de visiteurs - sont attendues quotidiennement du 30 novembre au 11 décembre au Bourget, près de Paris. Une fréquentation importante, mais inférieure à celle du salon aéronautique du Bourget (50 000 à 100 000).

La COP21 se veut écologiquement "exemplaire". Les émissions de gaz à effet de serre produites sur le site  - estimées à 21 000 tonnes d'équivalent CO2 -  seront réévaluées à l'issue de la conférence et compensées par des projets dans les pays du Sud, promet le gouvernement.

Pour Greenpeace cependant, elle réunit "la majorité des mécènes et des représentants du système énergétique (promoteurs du charbon ou du nucléaire, constructeurs automobiles, compagnies aériennes..) qui nous ont conduit là où nous sommes aujourd'hui".

C'est une conférence "hors normes, en raison de sa durée, de la gravité des enjeux, et du nombre très important de participants", souligne le secrétaire général chargé de l'organisation, Pierre-Henri Guignard.

Il a donc fallu "créer une ville éphémère" organisée dans le respect "du développement durable".

Sur 16 hectares vont s'installer une soixantaine de pavillons, des halls abritant des dizaines de salles, des restaurants, kiosques, stands, lounges avec canapés pour participants épuisés, un bureau de poste, une salle de presse ouverte jour et nuit pour 3 000 journalistes, une infirmerie, 55 "fontaines d'eau du robinet"... Le site aura même ses "Champs Elysées", une rue couverte traversante.

Une quarantaine d'entreprises françaises et étrangères assureront 15% du coût total de la conférence qui s'élève à 170 millions d'euros, sous forme d'aide financière ou en nature.

"Zéro gaspillage et tri maximum"

Le groupe Engie fournira une chaudière permettant de diviser les émissions de dioxyde d'azote par quatre et des "arbres à vent" (éoliennes), Ikéa de l'ameublement, Google des écrans d'information, Renault-Nissan 200 voitures électriques...

L'avenir climatique de la planète se jouera sous la voûte d'une salle de 2 000 places. Les 900 arbres abattus pour cette construction réutilisable seront, ou ont été, replantés.

"Nous avons un matériel qui est déjà utilisé, qu’on réutilise et qui sera réutilisé après la COP", souligne Patrick Bazanan, de la société Décoral.

Des restaurants, selfs, cafés, "food trucks" et triporteurs à vélo fourniront 412 000 repas.

"On a supprimé tout ce qui est verres et couverts en plastique pour les remplacer par des matériaux biodégradables", explique Jean-François Camarty, du groupe Elior. Des gobelets consignés et des gourdes permettront d'économiser deux millions de verres jetables.

Avec pour mot d'ordre "zéro gaspillage et tri maximum", des bacs de tri seront installés un peu partout et les déchets emportés par camions électriques. Les invendus seront redistribués à une association.

"74% des produits alimentaires seront made in France", si possible locaux, et 10 000 pains seront fabriqués chaque jour sur place, précise M. Camarty.

Un pass Navigo présenté le 10 décembre 2014 à Paris par son utilisateur [Eliot Blondet / AFP]
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Un pass Navigo présenté le 10 décembre 2014 à Paris par son utilisateur
 

Pour accéder au site, les délégués sont priés d'utiliser les transports en commun, avec leur Pass Navigo gratuit.

Des responsables locaux se sont inquiétés d'éventuels embouteillages, d'autant que des manifestations sont prévues à Paris en marge de la COP.

La SNCF, qui transporte quotidiennement 900 000 voyageurs sur la ligne B du RER, a mis en place une capacité d'accueil supplémentaire de 70000 personnes tous les jours.

En plus du métro, la RATP va renforcer trois lignes de bus.

70 navettes gratuites circuleront entre la COP et les stations de métro et de RER les plus proches. Des bus la relieront aux principales zones hôtelières où des dizaines de milliers de chambres ont été réservées.

 

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