Il était question d’y mettre fin pour faire des économies. Mais la majorité des policiers de Paris et de la petite couronne continuera bien à bénéficier de la gratuité des transports en commun, même quand ils ne sont pas en service.
Le Syndicat des transports d’Ile-de-France a donné mardi son accord pour renouveler cette convention, alors qu’elle arrivait à son terme à la fin de l’année. Elle sera prolongée d'un an, contre trois ans habituellement, avant sans doute une version plus aboutie l'an prochain. Le ministère de l’Intérieur a en effet pris cette décision dans l'urgence, car il était encore question récemment qu'elle soit supprimée. Mais l'attaque dans le Thalys en août a changé la donne.
Pour Christophe Tirante, secrétaire régional Unsa-Police, cette gratuité mise en place en 1949 est en effet un véritable outil de travail : "on ne peut pas rester bloqués devant un tourniquet si on poursuit des suspects. Cela permet aussi d’avoir des policiers dans les transports à tout moment", souligne le responsable syndical. Quelques uns des 29 000 policiers concernés seront cependant exclus : ceux disposant de véhicules de fonction.
Une facture de plus de vingt millions d'euros
Cette mesure a couté 23 millions d’euros à l'Etat l’an dernier, selon la Cour des comptes, qui de son côté, appelait le ministère à ne prendre en charge que 50 % du prix des titres de transport, comme dans une entreprise privée. Car c'est le ministère de l'Intérieur qui achète des titres de transports au Stif, et les redistribue ensuite aux policiers.
Pour cette nouvelle convention, le ministère devrait tirer une croix sur la réduction de 40% dont il jouissait auparavant, et payer désormais 770 euros par an pour chaque passe Navigo (soit le prix pour les particuliers). En considérant ces chiffres, la facture globale devrait néanmoins diminuer légèrement malgré la fin du rabais, grâce à la baisse du prix du Navigo depuis septembre.