Quelque 150 agriculteurs, selon la police et les syndicats agricoles, ont manifesté mercredi matin pendant plus d'une heure devant la préfecture de Saint-Lo (Manche) déversant des déchets et du lisier, les CRS répliquant avec des canons à neige carbonique, a constaté une journaliste de l'AFP.
Peu après 07h30, les agriculteurs ont levé le camp et sont repartis en cortège tandis que des pompiers intervenaient pour éteindre les feux de pneus. Les manifestants, venus avec une quinzaine de tracteurs avec des banderoles proclamant "Le Foll, affole toi", ont fait tour en ville vers 06H00 avant d'aller devant la préfecture. Là, ils ont d'abord tenté de souder les grilles de la cour de la préfecture, mais ils en ont été empêchés par les CRS installés de l'autre côté des grilles, qui les ont aspergés de gaz lacrymogène.
Les manifestants, essentiellement des producteurs de lait et de viande bovine, ont ensuite jeté de la paille et des pneus enflammés devant les grilles. Puis ils ont utilisé plusieurs citernes contenant 30.000 litres de lisier pour arroser la grille de la préfecture et les forces de l'ordre. Ils ont aussi jeté de nombreux pétards sur les CRS.
Mettre la pression
Les producteurs de la Manche, qui est le premier département de France par son nombre de vaches laitières réclament une remontée des prix "trop faibles actuellement pour vivre". "Absolument rien n'a avancé pour les filières d'élevage", malgré le plan d'urgence du gouvernement, a déclaré le président de la FDSEA de la Manche, Sébastien Amand. Le président des jeunes agriculteurs de la Manche, Jean- Hugues Lorault, a estimé que "si des mesures ne sont pas prises, 30 à 40% des éleveurs de la Manche pourraient disparaître".
"L'objectif de la manifestation est de mettre la pression sur le gouvernement, qu'il y ait des mesures qui soient prises, qu'on arrête de nous faire des effets d'annonces, de nous dire que les prix du lait seront fixés à 34 centimes fin juillet. C'est complétement faux, alors qu'aujourd'hui 90% des entreprises laitières ont annoncé ne pas pouvoir payer ce prix avant le second trimestre 2016" a ajouté M. Lorault.