L'attentat déjoué dimanche 19 avril lance le débat sur la protection des églises en France. Considérées comme moins sensibles que les synagogues et mosquées, elles étaient jusqu'à présent peu surveillées.
Les révélations de Bernard Cazeneuve sur l'attentat déjoué dimanche 19 avril qui visait "une à deux églises" à Villejuif posent la question de la protection des lieux de culte chrétiens en France. Sur plus de 45.000 églises présentes sur le territoire, seules 178 – celles qui drainent la plus grosse affluence – disposent d'une protection permanente.
Un ratio qui s'élève donc à une église sur 252, bien loin de celui des synagogues et mosquées. La quasi-totalité des 300 lieux de cultes juifs bénéficient d'une protection renforcée. Depuis les attentats de janvier à Paris, les synagogues étaient surveillées 24 heures sur 24. Une protection réduite aux heures ouvertes au public le mois dernier.
Les églises considérées comme peu sensibles
Concernant les mosquées, une centaine d'entre elles seraient surveillées sur 2.500 d'après le Président du Conseil français du culte musulman David Boubaker interrogé par Europe 1. Ce dispositif serait appliqué aux mosquées qui présentent le plus gros risque, comme celles qui s'opposent ouvertement au terrorisme.
Cette différence de sécurité tient du fait que le ministère de l'Intérieur considérait, avant les faits survenus ce dimanche, les églises comme moins sensibles que les autres lieux de culte. Certains, comme le député UMP Philippe Meunier, appellent donc le gouvernement à "protéger [les] églises comme il le fait pour les mosquées et les synagogues". Un souhait qui s'avère toutefois compliqué à concrétiser.
Difficile de protéger les 45.000 églises françaises
Les lieux de culte chrétiens sont beaucoup plus nombreux que les autres. En effet, il semble matériellement impossible de déployer des hommes devant les 45.000 églises de France.
Manuel Valls a toutefois assuré que "la protection des lieux de culte sera assurée", afin que les chrétiens puissent "aller à la messe en parfaite sérénité". Les autorités chrétiennes avaient pour leur part instauré certaines mesures depuis les attentats de janvier, comme la restriction des déplacements en groupe, notamment des enfants se rendant au catéchisme. Des mesures, comme le souligne France Info, qu'elles souhaitaient initialement alléger, avant que la menace de dimanche dernier ne soit révélée.
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