Quatre jours après l'assassinat de son patron et l'attaque d'un site gazier en Isère, Yassin Salhi a été mis en examen mardi soir dans une enquête qui s'oriente bien vers un acte terroriste islamiste, bien que le suspect réfute cette dimension.
Conformémement aux réquisitions du parquet, le chauffeur-livreur de 35 ans a été placé en détention provisoire, après avoir été mis en examen notamment pour assassinat en relation avec une entreprise terroriste, enlèvement et séquestration en vue de préparer un assassinat, destruction ou dégradation, et violences volontaires.
A l'inverse d'un Mohamed Merah ou plus récemment des frères Kouachi ou d'Amédy Coulibaly, qui avaient proclamé avant leur mort leur affiliation à l'islamisme le plus radical, Salhi a contesté en garde à vue toute motivation religieuse. Mais pour la justice, le patron de son entreprise de transport, Hervé Cornara, qu'il a avoué avoir tué, est bien une nouvelle victime du terrorisme islamiste, six mois après les attentats de Paris et deux mois après l'assassinat d'Aurélie Chatelain dans un parking de Villejuif (Val-de-Marne).
L'attentat "correspond très exactement aux mots d'ordre de Daech"
L'attentat perpétré vendredi à Saint-Quentin-Fallavier (Isère) "correspond très exactement aux mots d'ordre de Daech", l'autre nom de l'organisation jihadiste Etat islamique (EI), a ainsi estimé mardi le procureur de Paris François Molins, notamment par la volonté de Salhi de "donner à son acte une publicité maximale". Le crime a été entouré d'un symbolisme macabre qui rappelle les mises en scène de l'EI dans les zones de jihad en Irak et Syrie.