A partir du lundi 4 mai, s’ouvre au tribunal correctionnel de Paris le procès de Gilles Le Guen, ce Français arrêté en avril 2013 au Mali. Il est jugé pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ». L’homme, aujourd’hui âgé de 60 ans, s’est converti à l’islam il y a une trentaine d’années et se serait radicalisé alors qu’il s’était installé au Mali avec sa famille.
C’est en avril 2013, que Gilles Le Guen, jihadiste français présumé est arrêté à Tombouctou au Mali par les forces spéciales françaises. Celui qui se fait alors appeler Abdel Jelil, est notamment apparu sur une vidéo dans laquelle il met en garde la France face à l'éventualité d'une opération militaire au Mali. Il avait ensuite été rapatrié vers la France le 14 mai 2013, qualifié de « paumé qui devient terroriste » par le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian.
Alors âgé d’une cinquantaine d’années, il avait déjà été reconnu dès septembre 2012, dans les rangs d’Aqmi (Al-Qaida au Maghreb Islamique) par les services secrets français. A l’époque, un membre de la sécurité malienne avait affirmé que le Français avait « épousé » les idées des Islamistes alors qu’il était installé dans le nord du Mali avec sa famille.
Premier Français jugé depuis la loi de 2012
Le jihadiste présumé risque jusqu’à 10 ans de prison, jugé pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ». Il est le premier Français depuis la loi de 2012, à être visé par une information judiciaire. La loi autorise notamment la poursuite de Français soupçonnés d’avoir participé à des actes terroristes à l’étranger ou partis s’y entrainer.
Même si son intérêt pour la mouvance jihadiste ne fait guère de doute chez les enquêteurs, son implication au sein d’Aqmi demeure encore floue. En effet en novembre 2012, il avait été fait prisonnier par les responsables de l’organisation terroriste, soupçonné par certains d’être un espion.