Fini les tonnes de nourriture qui finissent à la poubelle au lieu d’être consommées. Alors que chaque Français jette en un an entre 20 et 30 kilos d’aliments, dont 7 encore emballés, un rapport a été remis mardi 14 avrilau gouvernement pour lutter contre le gaspillage alimentaire.
Un "scandale éthique" qui représente également un "enjeu de pouvoir d’achat", rappelle le député PS et ex-ministre de l’Agroalimentaire, Guillaume Garot, l’auteur de ce document articulé autour d’une trentaine de propositions.
Interdire de jeter et javelliser les denrées alimentaires
La mesure phare de ce rapport stipule d’interdire aux supermarchés de jeter les denrées alimentaires en mettant notamment en place des rayons "anti-gaspillage" où les produits, proches de la date de péremption, seraient vendus moins chers.
Pour les aliments devenus inconsommables pour les humains, de nouveaux circuits seraient créés vers l’alimentation animale ou bien la valorisation énergétique. Une autre mesure concerne la «javellisation» des aliments. Utilisée pour éviter que des personnes, tentées de les récupérer, ne puissent les consommer, elle serait interdite, sauf cas de force majeure.
Obliger le don des invendus vers les associations caritatives
Si un certain nombre de grandes surfaces mènent déjà des actions concrètes en faisant des dons de nourriture, le rapport préconise d’aller plus loin et de le faire de manière pérenne en obligeant les magasins à passer des «conventions» avec des associations caritatives pour donner leurs invendus.
Les agriculteurs, qui bénéficient déjà d’une réduction d’impôts pour le don de certains produits, comme le lait, pourraient voir cet avantage élargi à d’autres produits. Objectif : les inciter à donner leur surplus, notamment en cas de surproduction. Cette défiscalisation pourrait également s’étendre aux produits transformés ou conditionnés, comme la confiture ou bien les yaourts.
Améliorer l’étiquetage
Autre volonté, «donner au consommateur les bonnes informations accessibles et lisibles» sur l’état du produit. Le rapport insiste notamment sur la nécessité de mieux utiliser les dates de péremption pour éviter que des produits ne soient retirés des supermarchés bien avant leur date limite de consommation (DLC, qui répond aux mentions "à consommer avant le...") ou encore que d’autres comportent une date de durabilité minimale (DDM, qui répond à la mention "à consommer de préférence avant le...") alors que leur qualité sanitaire ne l'exige pas.