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Feu vert des députés à l'expérimentation des "salles de shoot"

Les députés ont voté l'expérimentation des salles de consommation de drogue à moindre risque. [AFP / ARCHIVES]

A l'issue de débats tendus entre la gauche et la droite, l'Assemblée nationale a adopté mardi 7 avril l'expérimentation pour une durée de six ans des salles de consommation de drogue à moindre risque (SCMR), communément appelées "salles de shoot". La mesure figure dans le projet de loi santé.

 

L'article 9 du projet de loi santé portant sur l'expérimentation pour six ans des "salles de shoot" a été adopté en première lecture dans la nuit mardi 7 avril par l'Assemblée nationale, par 50 voix contre 24.

Ce projet prévoit l'expérimentation pour une durée de six ans de salles de consommation de drogue à moindre risque (SCMR). Ces salles sont destinées à des toxicomanes majeurs précarisés. Ces "salles de shoot" visent à réduire les risques d'infections (VIH, hépatite C…) liés aux injections, à améliorer l'accès aux soins des consommateurs de drogue et à réduire les troubles à l'ordre public.

L'usage de drogues dans ces locaux, gérés par les professionnels des centres d'accueil et d'accompagnement à la réduction des risques chez les usagers de drogue (Carrud), sera encadré par des professionnels de santé.

Les toxicomanes détenant pour leur seul usage et consommant des stupéfiants dans ces salles ne pourront être poursuivis pour usage et détention illicite. De même, les professionnels intervenant dans ces salles ne pourront pas être poursuivis pour complicité d'usage illicite de stupéfiants notamment, s'ils agissent conformément à leur mission de supervision.

 

Débats tendus

La mesure a suscité de vifs débats entre la gauche et la droite. Le groupe UMP a notamment estimé que cette expérimentation est une "première marche vers la dépénalisation" de la drogue. Il a également dénoncé l'inefficacité des salles dans la diminution du nombre de toxicomanes.

"Maintenir les toxicomanes dans leur dépendance dans des 'salles de shoot' où la consommation de drogue serait légalisée n'est ni une voie de guérison des malades ni un moyen de combattre efficacement le fléau de la drogue", soulignait la semaine dernière le député Yannick Moreau, l'un des principaux opposants à cette mesure, dans une interview à DirectMatin.

De son côté, la ministre de la Santé Marisol Touraine a rappelé que le gouvernement consacre 388 millions d'euros par an à la prévention et à la lutte contre les addictions.

"Arrêtez de vouloir faire peur : il ne s'agit nullement d'ouvrir des salles partout en France pour toujours, mais de répondre à des réalités", a ajouté la députée socialiste Seybah Dagoma.

 

80 salles de consommation de drogue en Europe

Les "salles de shoot" existent déjà dans une dizaine de pays : la Suisse, l'Allemagne, l'Espagne, la Norvège, les Pays-Bas, le Luxembourg, le Canada et le Québec.

A elle seule, l'Europe dénombre 80 centres. 

 

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