Le principal syndicat de généralistes, MG France, a appelé jeudi les médecins à augmenter eux-mêmes leur consultation de 23 à 25 euros, les invitant également à fermer leurs cabinets le 31 mars pour contester le projet de loi santé.
"Il est temps de mettre davantage la pression sur le gouvernement et sur l'Assurance maladie", explique à l'AFP Jacques Battistoni, secrétaire général de MG France qui réclame depuis des mois une revalorisation des honoraires.
Dans un communiqué, le syndicat propose "aux généralistes de coter leurs consultations au tarif de base qu'utilisent tous les autres spécialistes (soit 25 euros, ndlr), chaque fois que c'est possible sans pénaliser le patient ou le médecin", dénonçant "une discrimination inacceptable".
Risque que "le patient ne soit pas remboursé"
Techniquement, les médecins pourront ajouter une majoration sur leur facture, selon "différentes modalités pratiques", et sans rien risquer légalement, assure M. Battistoni. Mais cette facture sera probablement rejetée par l'assurance maladie.
"Le risque majeur, c'est que le patient ne soit pas remboursé", comme le médecin si ce dernier pratique le tiers payant, concède M. Battistoni.
Risque de sanctions pour le syndicat
Si certains médecins, qui ont commencé à augmenter eux-mêmes leurs tarifs, ont souvent été mis en avant par MG France, le syndicat n'avait encore jamais appelé à suivre leur exemple, craignant d'éventuelles répercussions juridiques.
Concrètement, le syndicat risque des sanctions de la part de la Direction générale de la concurrence de la consommation et de la répression des fraudes "qui dit que l'on n'a pas le droit de s'entendre sur les prix", précise M. Battistoni.
"Une mesure de justice"
Mais "c'est un risque calculé, parce qu'on estime que c'est un droit, c'est une mesure de justice", poursuit-il.
Le patron de l'Assurance maladie, Nicolas Revel a assuré jeudi dans une interview que "le tarif de la consultation fer(ait) partie des sujets de la prochaine négociation" avec les médecins, qui devront attendre la tenue de leurs élections professionnelles dont la date n'a pas encore été arrêtée.
Appel à la grève mardi 31 mars
La revalorisation des honoraires n'a rien à voir avec le projet de loi santé de Marisol Touraine, décrié par les professionnels de santé, mais elle s'est greffée aux revendications des médecins.
Rejoints jeudi par MG France, leurs principaux syndicats appellent à une nouvelle grève le 31 mars, date à laquelle débuteront les débats parlementaires sur le projet de loi.