L'association SOS Médecins a annoncé jeudi qu'elle "suspendr(ait) son activité" dimanche, pour 24 heures, pour dénoncer les risques de "suppression du médecin de garde la nuit", en réclamant l'intervention du président François Hollande.
Malgré un premier mouvement de grève pendant les fêtes de fin d'année et la promesse d'un entretien "à la rentrée", l'association "n'a toujours pas été reçue" par la ministre de la Santé Marisol Touraine, s'est indigné auprès de l'AFP le président de SOS Médecins, Dominique Ringard.
"Devant cette inertie (...) un mouvement de suspension d'activité de la part des médecins SOS Médecins a été décidé dimanche 25 janvier" à partir de 08h00, indique l'association dans un communiqué.
SOS Médecins a aussi envoyé un courrier au président de la République "pour lui demander d'intervenir directement", est-il précisé.
Contacté, le ministère de la Santé n'a pas pu être joint dans l'immédiat.
L'association s'alarme de la suppression du médecin de garde la nuit profonde -de minuit à 08h00 du matin-, décidée par les directeurs d'agences régionales de santé (ARS) en Nord-Pas-de-Calais et Lorraine.
"Une décision aberrante", selon Dominique Ringard, qui oblige les patients à se tourner vers les services d'urgences.
"Il faut (...) un médecin qui puisse aller voir les enfants, les personnes âgées, les gens qui souffrent en pleine nuit, pour qu'on ne soit pas obligé de les mettre dans des ambulances à 3h du matin, pour les envoyer passer 4 ou 5 heures aux urgences" pour un coût "4 à 5 fois" supérieur au déplacement du médecin, explique-t-il.
L'association, qui regroupe environ 1.100 praticiens pour 63 structures, craint que les exemples du Nord-Pas-de-Calais et Lorraine ne s'étendent aux régions voisines. En raison de la réforme territoriale, qui instaure un nouveau découpage des régions, mais aussi dans le cadre du projet de loi santé de Marisol Touraine, accusé par les médecins de conférer un pouvoir accru aux ARS.
Des grèves depuis décembre
Apportant son "soutien plein et entier" aux médecins libéraux, en grève administrative depuis début janvier contre le projet de loi santé, SOS Médecins envisage de "rentrer dans le dur" avec "au moins une grève par mois", prévient le Dr Ringard.
Celle de dimanche ne devrait pas trop déstabiliser l'offre de soins : les grévistes peuvent être réquisitionnés par les ARS, qui se sont attelées à la tâche dès l'annonce de la grève jeudi, selon le Dr Ringard.
Le projet de loi santé doit être examiné en avril au Parlement. Des groupes de travail sur les points litigieux du texte doivent débuter lundi au ministère.