Laïcité et valeurs républicaines, apprentissage de la citoyenneté, réduction des inégalités: Najat Vallaud-Belkacem a détaillé jeudi des mesures pour un coût de plus de 250 millions d'euros sur trois ans au nom de sa "mobilisation" de l'école pour la République après les attentats à Paris.
La minute de silence organisée au lendemain de l'attaque du 7 janvier contre Charlie Hebdo dans les établissements a parfois été émaillée d'incidents.
La ministre de l'Éducation nationale, qui a multiplié les rencontres avec enseignants, parents, élèves, étudiants et associations, a donc présenté 16 mesures de la "Grande mobilisation de l'école pour les valeurs de la République" lancée dans le sillage des attentats, à l'issue du séminaire gouvernemental de jeudi matin à Matignon. François Hollande avait déjà dévoilé l'essentiel mercredi.
L'école "ne tolère aucune remise en cause des valeurs de la République", a insisté à son tour Najat Vallaud-Belkacem, assurant vouloir lutter contre le "repli identitaire", les "théories du complot", la "défiance" à l'égard des médias et le "péril du relativisme généralisé".
L'accent est mis sur la laïcité. Un plan "exceptionnel" est mis en place pour "mille premiers formateurs formés d'ici juillet" à "la laïcité et à l'enseignement moral et civique", selon le ministère.
"La question de l'autorité à l'école se pose", a aussi martelé la ministre, jugeant que la formation est inutile si les enseignants "continuent à être trop souvent perturbés dans leur enseignement". Elle a donc promis qu'elle ne tolérerait "aucune faiblesse contre les comportements" qui "portent atteinte" aux enseignants, appelant à l'extension, parmi les sanctions, des travaux d'intérêt général.
Les rites républicains --hymne national, drapeau, devise-- seront "expliqués" et "valorisés" afin de "rétablir l'autorité des maîtres". Un "nouveau parcours citoyen" de l'école élémentaire à la terminale s'articulera notamment autour du nouvel enseignement moral et civique, prévu dès la prochaine rentrée, d'une éducation aux médias et à l'information, ou encore de l'incitation à débattre et à argumenter dans les classes.
"Le parcours citoyen sera évalué à la fin de la scolarité obligatoire selon des modalités qui seront définies au printemps", précise le ministère. Des ressources seront produites sur "la pédagogie de la laïcité et pour l'enseignement laïque du fait religieux", ajoute le ministère sans préciser les modalités.
La maîtrise du français est "un chantier prioritaire" avec une évaluation du niveau des élèves en français en début de CE2.