Famas en main, gilets pare-balles sur le dos, ils avancent en rangs serrés et leurs regards balaient les alentours à la recherche d’un éventuel comportement suspect.
Sur la place de la Nation, comme dans de nombreux autres endroits de la capitale depuis les attentats, un groupe d’une demi-douzaine de militaires patrouille.
"Nous sommes sur le qui-vive en permanence. Rien ne doit nous échapper", souligne le caporal J., posté devant une bouche de métro. Très concentré, le soldat lorrain est peu loquace, même avec ses coéquipiers, avec qui il échange simplement des informations de terrain.
Au total, plus de 6 000 hommes ont été déployés en région parisienne pour sécuriser les sites fréquentés et sensibles (gares, monuments, lieux de culte…).
La tension est particulièrement accrue aux abords des édifices fréquentés par la communauté juive. L’école Lucien-de-Hirsch, à deux pas des Buttes-Chaumont (19e), n’y déroge pas. Ici, pas de patrouille mais une équipe en faction devant les deux portes d’entrée de l’établissement avec ordre de ne pas bouger.
Mais les hommes restent sur le qui-vive, en liaison radio permanente avec les policiers patrouillant dans le quartier, ainsi qu’avec l’état-major tactique, établi au Fort-Neuf de Vincennes. Ce centre opérationnel ultra-surveillé a la rude tâche de coordonner une partie des effectifs, qui sont dix fois supérieurs à ceux mobilisés pour le plan Vigipirate traditionnel.