Scène d'horreur lors d'un réveillon de la Saint-Sylvestre près d'Arras, où un infirmier d'une trentaine d'années a tué trois personnes dont son ex-compagne et en a blessé deux autres, avant de se suicider.
D'après les premiers éléments de l'enquête, c'est une séparation mal acceptée qui aurait motivé le geste de cet infirmier libéral qui n'était semble-t-il pas connu de la justice avant le drame, selon le parquet d'Arras.
Vers 01H00 du matin, cet homme s'est invité dans un réveillon familial auquel participaient sept personnes, dans une maison mitoyenne de la commune de Sainte-Catherine (Pas-de-Calais), dans "un quartier résidentiel, tout ce qu'il y a de plus tranquille", a déclaré à l'AFP Adam Chodkiewiez, substitut du procureur d'Arras.
"Il s'en est pris immédiatement à son ex-compagne, deux personnes se sont interposées et c'est là que les coups de feu ont commencé", a ajouté M. Chodkiewiez.
Le bilan est très lourd : trois morts, parmi lesquels l'ancienne compagne du tireur et deux hommes âgés d'une cinquantaine d'années, et deux blessés dont un grave.
Ce dernier, dont le pronostic vital est engagé, selon la préfecture d'Arras, a été hospitalisé à Lille.
Les deux dernières personnes qui participaient au réveillon ont alerté les secours. Très choquées, elles ont été prises en charge par les pompiers.
L'infirmier, après avoir tiré, a quitté les lieux à bord de sa voiture.
Des policiers de la Bac, qui avaient reçu un signalement de ce véhicule l'ont repéré et l'ont pris en chasse.
A l'issue d'une brève course-poursuite, le tireur s'est garé sur le parking du centre hospitalier d'Arras.
"Avant que les policiers n'aient eu le temps de mettre pied à terre, il a retourné l'arme contre lui et s'est suicidé", a indiqué M. Chodkiewiez.
"On m'a dit qu'il y avait un homme en cavale"
Comme le tireur s'est donné la mort, "l'action publique est éteinte", a-t-il indiqué à l'AFP, expliquant qu'une information judiciaire pour recherche des causes de la mort serait ouverte.
La maison où se sont déroulés les faits, qui ne compte pas plus de deux niveaux, est située dans une impasse, dans un quartier bien entretenu de cette petite commune de quelque 3.500 âmes, a constaté un journaliste de l'AFP, tenu à l'écart, comme toute la presse, par la police.
Des enquêteurs de la police technique et scientifique étaient encore sur les lieux en début de matinée pour procéder à des relevés, afin de déterminer le plus précisément possible le déroulement des faits.
"On m'a dit qu'il y avait un homme en cavale avec un fusil de chasse, qui venait d'assassiner deux, trois personnes", a déclaré à l'AFP Céline, une voisine âgée d'une quarantaine d'années, visiblement encore très choquée.
Rentrée chez elle vers 02H00 du matin, après la fusillade, elle est tombée sur un voisin en larmes, qui lui a demandé d'aller chercher sa femme à la salle des fêtes. C'est en se rendant là-bas qu'elle a été stoppée par des policiers qui lui ont dit de se calfeutrer chez elle.
"Ma soeur qui était ici avec son nouveau-né a entendu quatre coups de feu, dont trois d'affilée", a-t-elle ajouté.
"On avait pas forcément des liens tous les jours, c'était des gens très bien, sans histoire, jamais de souci", a-t-elle déclaré sans plus de détails à propos des habitants de la maison.