Face à Yves Calvi, Eric Zemmour est revenu jeudi matin sur la dernière polémique consécutive à la publication de son best-seller : "Le Suicide français". Le polémiste se défend avec vigueur d'avoir utilisé le mot de "déportation" dans une interview donnée à la presse italienne.
Tout est parti d'un billet sur le blog de Jean-Luc Mélenchon dans lequel le député européen accuse Eric Zemmour d'avoir préconisé de "déporter" les musulmans de France dans une interview au Corriere della Serra publiée le 30 octobre.
L'affaire a suscité un grand émoi dans la presse, sur les réseaux sociaux et dans les médias, déclenchant de vives réactions d'indignation : de l'appel à la manifestation (Bernard Cazeneuve) à l'incitation au boycot médiatique (Bruno Le Roux) en passant par des communiqués de désolidarisation (la rédaction de RTL).
Reconstitution
Mais l'affaire n'est pas si simple puisque dans la retranscrition de l'interview, ce n'est pas Eric Zemmour qui utilise le mot de déportation, mais le journaliste italien. Or ce dernier - qui se défend de toute proximité idéologique avec le polémiste - a précisé depuis qu'il avait employé ce vocable a posteriori, lors de la mise en forme, pour résumer son propos.
Mots de Zemmour jamais changés. J'ai résumé ma question sur l'impossibilité de "mettre des millions sur avion ou bateaux" avec "déporter"
— Stefano Montefiori (@Stef_Montefiori) 17 Décembre 2014
Exercice atypique, Eric Zemmour a donc répondu à ces accusations sur RTL au micro d'Yves Calvi dans le cadre de la chronique matinale qu'il anime chaque mardi et chaque jeudi à 08H15. L'auteur du "Suicide français", qui maintient son analyse sur un risque de guerre civile en France, conteste formellement avoir eu recours à ce vocable et dénonce une manipulation et un emballement.
Saint-Just
" C'est une histoire extraordinaire, non seulement le mot déportation n'a pas été prononcé par moi, mais ça c'était dans le texte, mais il n'a même pas été prononcé par le journaliste italien qui l'a reconnu dans le Figaro Vox qui a dit "j'avais une question un peu longue et j'ai résumé ma question par un mot déportation". Donc on m'a accusé d'avoir dit un mot que je n'ai pas prononcé, on m'a accusé ensuite de ne pas avoir contredit un mot mais qui n'a même pas été prononcé… C'est une histoire extraordinaire, on a là une manipulation fantastique. Donc on m'accuse de ne pas avoir dit quelque chose et de l'avoir pensé", a t-il expliqué.
Eric Zemmour est en outre revenu sur les différents appels qui ont été lancés contre lui par les responsables politiques : "Quand Bruno Le Roux dit ça, c'est vraiment l'héritier de Saint Just et quand le ministre de l'Intérieur vient (...) dire qu'il faut manifester contre moi, se mobiliser contre moi, vous vous rendez compte un ministre de l'Intérieur qui est chargé de faire respecter l'ordre et la sécurité des citoyens qui appelle à manifester contre un citoyen français. Mais la prochaine fois…. On a déjà un Premier ministre qui a dit que mon livre n'était pas digne d'être lu, on a maintenant un ministre de l'Intérieur qui appelle à manifester contre moi, mais la prochaine fois qu'est-ce qu'ils vont faire, ils vont envoyer mes lecteurs en prison ?" a t-il précisé sur RTL.