Les associations appellent les conducteurs à être plus vigilants, alors que les mauvaises habitudes sont toujours nombreuses.
Un oncle qui se sert un dernier verre après avoir ouvert ses cadeaux, un ami qui finit la bouteille de champagne pour fêter le nouvel an… Et peut-être, un peu plus tard, un drame sur la route. Alors que la période des fêtes approche, avec son lot de soirées arrosées, le comportement des automobilistes français concernant l’alcool au volant reste préoccupant.
Le sondage que dévoilent aujourd’hui les associations Prévention routière et Assureurs prévention est sans appel : les conducteurs prennent encore trop de risques. Près d’un tiers d’entre eux (29%) a déjà conduit en pensant avoir dépassé le taux légal, et un quart (27 %) a déjà été passager dans une voiture en pensant que le chauffeur était trop alcoolisé.
Le risque attribué aux autres
Pourtant, le danger est connu. En effet, 84% de la population craignent d’avoir un accident provoqué par un conducteur alcoolisé le soir du 31 décembre, selon l’étude. Mais le "risque est plus souvent attribué aux autres", souligne Christophe Ramond, directeur des études et recherches à la Prévention routière.
Pour se donner bonne conscience, les Français sont près de la moitié (41%) à privilégier ce qu’ils croient être des solutions, mais qui se révèlent fausses : absorber de l’eau, du café, rouler lentement, voire prendre une route peu fréquentée. Certains (6%) avouent carrément sortir sans prendre de dispositions particulières.
Les règles, enfin, sont particulièrement méconnues, puisqu’une personne sur deux (51%) ne sait pas que la limite est fixée à 0,5 g. Des statistiques d’autant plus inquiétantes que la consommation d’alcool est une habitude bien ancrée dans la culture française. Une écrasante majorité (83%) des 18-64 ans consomme des boissons alcoolisées lorsqu’elle sort, et un bon tiers (39%) pense que ne pas boire d’alcool à une soirée peut être mal perçu.
Un fléau difficile à combattre
Malgré les actions de prévention mises en place depuis des années, comme l’obligation pour les discothèques de proposer des éthylotests depuis 2011, le problème de l’alcool au volant persiste. Il reste impliqué dans un tiers des accidents mortels.
Les autorités multiplient les contrôles – plus de 10 millions par an – mais ils sont rarement positifs (moins de 5% des cas). C’est pourquoi "il faut mieux les cibler, aux bons horaires et aux bons endroits", affirme Chantal Perrichon, présidente de la Ligue contre la violence routière.
L’idée d’instaurer une interdiction totale d’alcool pour les jeunes conducteurs a été évoquée ces dernières années. Mais les associations refusent cette mesure radicale, soulignant le fait que dans la majorité des accidents, le taux d’alcoolémie est supérieur à 1,2 g. Chantal Perrichon préconise plutôt une meilleure prise en charge des chauffeurs ayant des problèmes d’alcool récurrents, grâce aux éthylotests anti-démarrage.