Nicolas Sarkozy a adressé un chèque à l'UMP pour régler les pénalités payées par le parti qui lui avaient été infligées à cause du rejet de ses comptes de campagne en 2012, a indiqué mercredi à l'AFP l'entourage de M. Sarkozy, confirmant une information d'Europe 1.
Avec ce chèque de 363.615 euros, M. Sarkozy entend "mettre la formation politique qu'(il) préside à l'abri de toutes contestations", écrit-il dans une lettre adressée à Jacques Laisne, le trésorier du parti.
"Les Français en souscrivant largement à ce qu'il est convenu d'appeler le +sarkothon+, ont donné à l'UMP les moyens de faire face aux conséquences de la décision du Conseil constitutionnel du 4 juillet 2013", affirme M. Sarkozy.
"Les dirigeants de l'époque ont donc considéré que le règlement couvrait également la pénalité administrative prononcée par cette décision comme cela avait été le cas dans des situations comparables. Cette position a été validée par les deux études réalisées par le ministère des Finances: l'une par l'administration fiscale et l'autre par le service juridique du ministère", poursuit l'ancien président de la République.
"Néanmoins, une polémique ayant été entretenue sur la validité de ce règlement et quelle qu'en soit la réalité, je ne puis la laisser prospérer, au moment où j'aspire à redonner à notre pays l'espoir qui l'a fui en rénovant l'opposition", assure-t-il.
Le Conseil constitutionnel a rejeté les comptes de campagne de Nicolas Sarkozy pour dépassement du plafond autorisé car un meeting qu'il a tenu à Toulon en décembre 2011 a été réintégré au compte.
Le parti s'est vu priver du remboursement de plus de dix millions d'euros. L'UMP a donc lancé avec succès une vaste collecte auprès de ses militants, le "Sarkothon".
Mais conformément au code électoral, Nicolas Sarkozy s'est vu aussi infliger, à titre personnel, en tant que candidat, plus de 400.000 euros de pénalités. Une somme dont s'est acquitté finalement à sa place l'UMP, en novembre 2013, avec l'aval de Bercy pour l'encaissement du chèque.
Au printemps, les commissaires aux comptes de l'UMP se sont interrogés sur le dispositif et ont saisi le parquet qui a ouvert une enquête préliminaire, décision classique en cas de signalement. Le triumvirat à la tête de l'UMP à partir de juin, composé de François Fillon, Jean-Pierre Raffarin et Alain Juppé, a mandaté pour une analyse juridique un avocat qui a contesté la légalité du dispositif.
A l'issue de l'enquête préliminaire, le 6 octobre, le parquet de Paris a ouvert une information judiciaire.