Le député UMP de l’Yonne, Guillaume Larrivé, a rédigé un rapport "pour un plan d’action antiradicalisation islamiste en prison", dont des extraits ont été publiés dans Le Figaro. Le document devrait faire du bruit.
"La radicalisation islamiste est aujourd’hui susceptible de concerner plusieurs centaines de détenus" estimerait Guillaume Larrivé selon Le Figaro. Ce chiffre résulte d'une enquête dans cinq prisons dont Bois d'Arcy (Yvelines) et Clairvaux (Aube). "Alors qu'environ 60% de la population carcérale française, soit 40.000 détenus, peuvent être considérés comme étant de tradition ou de culture musulmane (…) il y a parmi eux des individus radicalisés ou en voie de radicalisation" a-t-il expliqué sur RMC.
Cinq préconisations à retenir de ce rapport qui sera prochainement présenté aux parlementaires
1 - Renforcer les équipes de renseignement
Guillaume Larrivé déplore dans son rapport le manque de chiffres précis. Selon lui, il y aurait 13 agents de renseignement pour 189 établissements pénitentiaires et 68 000 détenus. Faire un "effort de renseignement individuel extrêmement précis dans chaque établissement pour mieux cibler, mieux repérer des détenus" s'imposerait.
2 - Anticiper le retour des djihadistes, éviter un "Guantanamo à la française"
Aujourd’hui, 53 personnes ayant combattu dans la zone irako-syrienne sont incarcérées en France. Le député de l'Yonne, veut "anticiper l’évolution de ces phénomènes" et envisage des "quartiers réservés avec un soutien psychologique (...) On a là des fanatiques, qui ont même parfois des des profils psychologiques ou psychiatriques assez lourds" expliquait-t-il encore sur RMC.
3 - Des imams pour désamorcer la propagande islamiste
Le rapport préconise que les individus de confession musulmane aient plus facilement accès à des aumôniers qui sauront décrédibiliser les discours radicaux.
4 - Limiter les échanges avec l'extérieur
Les rapports avec l'extérieur seront eux aussi verrouillés. Le député UMP recommande le "blocage des portables non autorisés" ainsi que le "rétablissement des fouilles par palpation sur les personnes entrant dans l'établissement", selon Le Figaro.
5 - Détricoter la loi Taubira
Atlantico rajoute qu'il est écrit dans le rapport de Guillaume Larrivé : "l'essentiel des marges de manœuvre créées par la loi de finances pour 2015 au sein du budget de l'administration pénitentiaire se trouvent, en réalité, absorbées par la mise en œuvre de la loi Taubira, c'est-à-dire par la volonté de privilégier une approche de traitement social des délinquants, en dehors de l'enceinte pénitentiaire".