Plusieurs cas suspects de personnes de retour des pays africains contaminés par le virus Ebola ont déjà été signalés aux autorités sanitaires françaises mais jusqu'à samedi les analyses se sont toutes révélées négatives.
Combien de cas suspects jusqu'à présent en France?
Un total de 350 "signalements" de personnes revenant des pays touchés en Afrique ont été répertoriés par l'Institut de veille sanitaire (InVS) chargé de recevoir ces signalements, selon la ministre de la Santé Marisol Touraine.
Sur ce total, 11 cas ont été considérés comme "possibles" et ont fait l'objet d'analyses de contrôle au laboratoire du Centre national de référence des fièvres hémorragiques virales de Lyon (Institut Pasteur/Ciri). L'ensemble de ces analyses se sont révélées "négatives", selon Marisol Touraine. Parmi ces cas, figure celui d'une personne hospitalisée à l'hôpital parisien Bichat vendredi, pour laquelle la suspicion a été écartée.
A ce jour, depuis le début de l'épidémie en Afrique de l'Ouest, seule une infirmière française de Médecins sans Frontières (MSF), contaminée par Ebola au Liberia en septembre, a été soignée en France et est désormais guérie.
Un numéro vert (0800 13 00 00) a été mis en place depuis samedi à 09H00 afin de répondre aux questions du public. Un point de presse hebdomadaire avec les agences sanitaires sera aussi mis en place la semaine prochaine.
Quels conseils pour les personnes de retour d'un des pays africains touchés par l'épidémie?
Les voyages vers les zones contaminées sont "vivement déconseillés". De retour d'une zone contaminée, les voyageurs sont invités à surveiller quotidiennement leur température. Toute fièvre supérieure ou égale à 38°C est considérée "suspecte". Le malade (ou sa famille) doit obligatoirement se signaler au Centre 15.
La maladie se déclare par une forte fièvre après une période d'incubation du virus allant de 2 à 21 jours (8 jours en moyenne).
Quels contrôles dans les aéroports?
La France n'a pour l'instant pas mis en place de contrôle sanitaire à l'arrivée dans les aéroports pour les voyageurs. "La situation étant évolutive, un renforcement des contrôles, au départ comme à l'arrivée, pourrait intervenir dans les jours qui viennent", a précisé vendredi la ministre.
Marisol Touraine veut aussi oeuvrer au renforcement des contrôles à l'embarquement dans les pays africains contaminés par le virus. Une réunion européenne est prévue le 17 octobre pour étudier un éventuel renforcement des contrôles.
Quelle prise en charge pour un cas suspect?
Si une personne déclare une forte fièvre de retour d'un pays infecté, le centre d'urgence 15 contacté doit établir en fonction de l'interrogatoire avec le malade (ou ses proches) s'il s'agit d'un cas "possible" ou bien si la maladie est exclue (la grande majorité des cas pour l'instant).
Quelle prise en charge pour les cas "possibles" d'infection par Ebola?
Pour les cas "possibles", des analyses sont réalisées au plus vite pour déterminer si la personne est infectée ou non par le laboratoire de Lyon.
Ces cas sont isolés et pris en charge dans l'un des 12 hôpitaux de référence pour recevoir des cas suspects ou avérés d'Ebola en France, dont les hôpitaux Bichat et Necker à Paris. Pour ces cas, "les examens biologiques et les contacts doivent alors être réduits au minimum", souligne la ministre de la Santé. Il faut alors "éviter tout contact physique avec le patient".
Quelle prise en charge pour les malades avérés d'Ebola?
Un cas avéré serait immédiatement mis en quarantaine dans une unité spéciale, avec chambre à "pression négative" pour éviter que le virus ne s'échappe et un personnel soignant dédié, protégé par des tenues spéciales, pour assurer des "conditions de sécurité maximale".
C'est ce qui s'est passé pour l'infirmière de MSF soignée à l'hôpital militaire Bégin de Saint-Mandé, près de Paris. Cet hôpital militaire a été désigné comme hôpital de destination prioritaire pour le rapatriement d'un cas avéré ou pour la prise en charge d'un cas hautement probable.