Face au danger, le consensus. L’Assemblée nationale a largement adopté ce jeudi - seuls les députés écologistes se sont abstenus - le projet de loi de lutte antiterroriste, porté depuis plusieurs mois par Bernard Cazeneuve, le ministre de l’Intérieur. Son but : renforcer l’arsenal législatif pour contrecarrer, entre autres, les formations au jihad.
La première mesure phare, adoptée mardi, concerne l’interdiction administrative de sortie du territoire. Destinée à empêcher les départs en Syrie ou en Irak, elle entraîne le retrait immédiat du passeport et de la carte d'identité de la personne soupçonnée de vouloir quitter le pays à des fins terroristes.
D’une durée de six mois, renouvelable jusqu’à deux ans, elle entraîne en cas de violation une peine de 3 ans de prison et une amende de 45 000 euros.
Contre les «loups solitaires»
Autre initiative, adoptée mercredi, la création du délit «d’entreprise terroriste individuelle». Complétant le délit déjà existant d’«association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste», il doit permettre d’appréhender les individus se radicalisant seuls, autrement appelés les «loups solitaires».
Les députés, enfin, se sont accordés jeudi sur la mise en place du blocage des sites Internet faisant l’apologie du terrorisme. Saisis par les autorités, les fournisseurs d’accès à internet devront bloquer l’accès aux sites incriminées si ni l’éditeur ni l’hébergeur n’ont retiré le contenu visé dans les 24 heures qui suivent.
Autant de munitions pour tenter d’étouffer un phénomène qui concerne aujourd’hui, selon le ministère de l’Intérieur, plus de 900 Français.