Coup de théâtre dans l'affaire des "disparues de l'A6": le meurtrier présumé de Christelle Blétry, tuée de 123 coups de couteau en 1996 à Blanzy (Saône-et-Loire), a été placé sous les verrous jeudi, confondu par son ADN 18 ans après les faits. Le procureur de la République annonce que le suspect a reconnu avoir tué la jeune femme en 1996.
Le procureur de la République annonce que le suspect a reconnu avoir tué la jeune femme en 1996.
Selon un des conseils de la famille de la victime, Me Corinne Herrmann, le suspect, âgé de 56 ans, a été mis en examen et placé en détention provisoire, à la suite d'analyses ADN sur les vêtements de la victime, tuée à l'âge de 20 ans.
L'homme a été identifié "parce qu'il était inscrit dans le fichier Fnaeg (Fichier national des empreintes génétiques)", a souligné à l'AFP Me Herrmann, qui travaille avec Me Didier Seban dans le dossier dit des "disparues de l'A6": huit jeunes femmes tuées en Saône-et-Loire entre 1986 et 1999.
D'après le Nouvel Observateur qui a révélé son arrestation, le profil du meurtrier présumé figurait dans ce fichier depuis 2004, date à laquelle il avait été interpellé pour une agression sexuelle avec un couteau. Aujourd'hui marié et père de deux enfants, cet homme a été arrêté par la police judiciaire de Dijon dans les Landes, où il résidait, selon le site internet de l'hebdomadaire.
Le parquet de Chalon-sur-Saône a annoncé qu'il tiendrait une conférence de presse vendredi matin sur cette affaire, "compte tenu des avancées notables des investigations réalisées", sans donner plus de détails jeudi soir.
Le corps de Christelle Blétry, élève d'un lycée professionnel agricole à Verosvres, avait été découvert par un postier le 28 décembre 1996, en contrebas d'un chemin forestier près d'un étang. La veille, la jeune femme avait quitté le domicile des amis chez qui elle avait passé la soirée et n'avait pas réapparu. L'autopsie n'avait révélé aucune trace de violence sexuelle.
Après le meurtre, la famille n'a jamais cessé de se battre, leurs avocats ayant, avec le temps et les progrès techniques, continué de demander "des expertises génétiques extrêmement poussées sur les vêtements", a souligné l'avocate, expertises autorisées par le juge d'instruction.
"Et a priori on a des aveux aujourd'hui. Je n'ai pas de doute que nous avons des éléments sérieux. La police judiciaire avait déjà résolu récemment le dossier Christelle Maillery", a souligné Me Herrmann.
Cette collégienne de 16 ans avait été retrouvée dans l'après-midi du 18 décembre 1986, quelques heures après sa disparition, dans une cave du Creusot, tuée de 31 coups de couteau. Un suspect a été mis en cause en 2012.
Après le meurtre de Christelle Blétry, une association "Christelle" avait été créée, regroupant les familles d'une partie des "disparues de l'A6". Sa mère, Marie-Rose Blétry, porte-parole de l'association en 2006, avait alors dénoncé une "politique de ping-pong" entre ministères à propos de la demande des familles de créer une cellule d'enquête unique.