Le taux de chômage est resté stable au 2e trimestre en métropole, touchant 9,7% de la population active, et a légèrement augmenté en incluant l'Outre-mer (+0,1 point, à 10,2%), a annoncé jeudi l'Insee.
Sur un an, le taux de chômage, mesuré par l'Institut national de la statistique selon les normes du Bureau international du travail (BIT), baisse de 0,2 point dans l'Hexagone, et de 0,1 point en incluant l'Outre-mer. A l'opposé, le deuxième "thermomètre du chômage", le nombre d'inscrits à Pôle emploi, a lui continué à grimper.
Entre avril et juin, en métropole, le chômage des jeunes, priorité du gouvernement, ne progresse pas mais reste très élevé (22,8%). Sur un an, il baisse de 1,6 point. Celui des seniors (50 ans et plus) baisse légèrement, passant de 6,7 à 6,6%. Il est stable sur un an.
Au total, selon l'Insee, 2,8 millions de personnes étaient au chômage au 2e trimestre.
Dans ses prévisions, publiées en juin, l'Institut tablait sur une augmentation de 0,1 point au second trimestre pour atteindre 9,8% en métropole (10,2% avec l'outre-mer), niveau auquel il se stabiliserait jusqu'à la fin de l'année 2014.
Sur le même deuxième trimestre 2014, le nombre de demandeurs d'emploi sans activité inscrits à Pôle emploi a continué à augmenter, battant chaque mois de nouveaux records (plus de 3,4 millions fin juillet en métropole).
Samedi, le ministre du Travail François Rebsamen avait reconnu "un échec" en matière d'emploi: depuis l'élection de François Hollande, plus de 500.000 nouveaux demandeurs d'emploi sans activité ont poussé la porte de Pôle emploi.
La divergence entre les deux indicateurs s'explique par le fait qu'ils ne mesurent pas le chômage de la même manière: Pôle emploi recense les inscrits sur ses listes alors que l'Insee mesure son taux à partir d'une enquête trimestrielle auprès de 110.000 personnes. Seul le taux de l'Insee est reconnu à l'international.
Le taux de chômage de l'Insee a atteint son pic historique (10,4% en métropole) à deux reprises en 1994 et 1997. Sur les 30 dernières années, il a atteint son plus bas niveau (6,8%) en 2008, peu avant la crise financière mondiale. Aucun organisme international ne prévoit de baisse du chômage avant, au mieux, 2015.
Le chef de l'Etat, qui a admis avoir échoué à "inverser la courbe du chômage" fin 2013 comme il s'y était engagé, avait estimé début mai que, sans baisse du chômage, il n'aurait pas la crédibilité nécessaire pour briguer un second mandat.