Le numéro un de la CGT, Thierry Lepaon, s'est opposé vendredi à toute remise en cause des 35 heures et du code du travail et entend rappeler au nouveau ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, son refus d "une feuille de route" écrite par le Medef.
"On est en train de remettre sur la table une vieille idée de la part du patronat pour ne plus payer des heures supplémentaires et enlever des jours de RTT", a affirmé sur France info le secrétaire général de la CGT, alors que le débat sur les 35 heures est relancé.
Juste avant sa nomination, M. Macron, que Thierry Lepaon rencontrera la semaine prochaine, s'était dit favorable à une dérogation aux 35 heures. Tout en démentant leur remise en cause, le gouvernement a renvoyé le sujet aux négociations entre partenaires sociaux.
Les "discussions ont eu lieu dans les entreprises" et donné lieu à de nombreux accords, a souligné M. Lepaon qui a rappelé que les entreprises avaient reçu des aides publiques pour le passage de 39 à 35 heures et que "la question de la flexibilité et de la mobilité du personnel avait été réglée par accord" syndicat/employeur.
Alors que le patronat demande un assouplissement du code du travail, M. Lepaon a affirmé que "les salariés ont besoin de garanties, et la garantie pour vivre ensemble c'est d'avoir un code". "Le code du travail c'est le fruit d'un rapport social, le remettre en cause systématiquement" aura des conséquences "dans les semaines et mois à venir", a-t-il prévenu.
La semaine prochaine, le leader de la CGT dire au nouveau ministre de l'Economie son "opposition à la feuille de route qui semble écrite par Pierre Gattaz", président du Medef. Il va "rappeler" au ministre "les engagements" du gouvernement et fera part des propositions de la CGT.
La CGT va organiser "une action" à la mi-octobre lors du vote à l'Assemblée nationale du budget de la sécurité sociale et mènera "une grande campagne" d'ici la fin de l'année et début 2015, "autour de l'emploi industriel", a rappelé M. Lepaon.