Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a demandé à l'IGPN un audit de la brigade des stupéfiants après l'affaire du vol présumé de plus de 52 kg de cocaïne placés sous scellés au siège de la Police judiciaire parisienne, annonce-t-il lundi dans un entretien au Parisien.
"La police doit être aussi irréprochable qu'efficace", martèle le ministre. "J'ai décidé, dès son interpellation, de suspendre à titre conservatoire le policier mis en cause. J'ai également demandé à l'IGPN (Inspection générale de la police nationale, "police des polices" ndrl) de procéder à un audit rigoureux et approfondi de la brigade des stupéfiants."
"Au-delà des accès, je souhaite que les méthodes, les pratiques professionnelles soient passées au crible", explique-t-il. "Il s'agit d'une démarche de progrès collective, protectrice des policiers, qui nécessitera la participation active de tous. De tels actes ne doivent plus être possibles."
Concernant la durée de conservation des scellés, M. Cazeneuve souhaite une "évolution" de la règle mais "je ne peux pas décider seul", souligne-t-il. "Il est des cas où la conservation de simples échantillons s'avère tout à fait suffisante à l'instruction judiciaire, dès lors qu'une quantification précise du stock saisi a été opérée et consignée dans un acte de procédure. La plus grande partie de la saisie peut alors être détruite. Mais c'est l'autorité judiciaire, le magistrat qui dirige l'enquête et lui seul, qui a le pouvoir de décision à cet égard."
M. Cazeneuve renouvelle par ailleurs son soutien au préfet de police de Paris après cette nouvelle affaire au sein de la PJ. "Je soutiens toujours mes collaborateurs s'ils sont mis en cause de façon sommaire", déclare-t-il."C'est un principe. Et pour ce qui concerne Bernard Boucaut, ce n'est de surcroît que justice. Chercher des responsables pour mieux se protéger soi-même ou pour mettre la poussière sous le tapis, ce n'est pas ma conception de la responsabilité politique."
Un brigadier de 34 ans a été interpellé samedi et est soupçonné d'avoir dérobé la drogue au sein même du 36 Quai des Orfèvres dans la nuit du 24 au 25 juillet.
Il est entendu sous le régime de la garde à vue dans les locaux parisiens de l'IGPN. S'agissant de stupéfiants, la garde à vue peut durer jusqu'à quatre jours, selon une source judiciaire.