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La Cnam va supprimer 4.490 postes d'ici à 2017

Un homme passe devant un bâtiment de l'Assurance maladie, le 29 janvier 2014 à Lille [Philippe Huguen / AFP/Archives] Un homme passe devant un bâtiment de l'Assurance maladie, le 29 janvier 2014 à Lille [Philippe Huguen / AFP/Archives]

Le conseil d'administration de la Caisse nationale d'Assurance maladie (Cnam) a donné jeudi un avis favorable à la feuille de route 2014-2017, qui prévoit 4.490 suppressions de postes sur la période, une "asphyxie" selon Force ouvrière.

 

Cette convention d’objectifs et de gestion (COG), qui doit encore être signée avec l'Etat, a reçu l'avis favorable de 15 administrateurs (dont Medef et CGPME). Treize ont voté contre (dont CGT, FO, CFE-CGC) et 7 se sont abstenus (dont CFDT, CFTC ). La COG fixe les orientations et moyens alloués pour quatre ans et, dans un contexte économique difficile, la poursuite des réductions d'effectifs.

Pour les 9.600 départs à la retraite prévus, la convention prévoit un taux de remplacement de 53%, ce qui correspond à 5.110 recrutements et 4.490 départs non remplacés, indique la Cnam dans un communiqué.

Ce texte "conforte l'Assurance maladie dans ses missions de garant de l’accès aux droits et aux soins, de gestion du risque sur l'ensemble du système de soins" et prévoit une augmentation de 2% par an des fonds consacrés à la prévention, selon le président de la Cnam, Michel Régereau.

Le texte "adapte la capacité d’intervention des Caisses, via les fonds d’action sanitaire et sociale, à l’augmentation des seuils de la CMU complémentaire et de l’aide à la complémentaire santé", précise la Cnam dans son communiqué.

Mais pour FO, l'Assurance maladie est "asphyxiée" avec ce texte.

Sur les 85.000 postes de 2003, "16.000 emplois" ont disparu en 10 ans, rappelle le syndicat dans un communiqué et, dans ces conditions, "les missions traditionnelles et les nouvelles missions comme celle de la gestion du risque ou de la lutte contre les fraudes sont dès le départ compromises par ces politiques d’austérité".

"La tension est au maximum. Aujourd’hui, tous les progrès que l'informatique permettait de faire sont déjà réalisés. Au-delà, c'est l'équilibre de l'Assurance maladie qui est en cause", a commenté Jean-Marc Bilquez, secrétaire confédéral à FO.

La réduction des effectifs vaut aussi pour les autres caisses de la sécurité sociale.

Ainsi pour la branche vieillesse, les négociations achoppent sur la mise en place du compte pénibilité qui relève de la Caisse nationale d'assurance vieillesse (Cnav).

Selon les syndicats, le patronat freine son application en proposant "un vote dissocié entre la convention d'objectifs classique et les moyens dédiés au compte pénibilité, ce qui n'est pas acceptable", a estimé Philippe Chalet (CFDT).

Pour 2014-2017, sur les 1.512 départs en retraite envisagés sur un peu plus de 13.000 salariés, environ 900 ne seront pas remplacés, selon des sources syndicales. Mais en parallèle, une centaine de recrutements devrait être réalisée.

Par ailleurs, 200 postes devraient être attribués au compte pénibilité, selon la CFDT, avec un rendez-vous en 2016 pour faire le point sur ces moyens.

Un nouveau conseil d'administration est convoqué pour le 3 septembre.

Pour l'Acoss (caisse qui coordonne le réseau des Urssaf), la convention d'objectifs et de moyens a été votée en juin par 16 voix contre 14, les représentants syndicaux s'étant prononcés contre, en dénonçant notamment les 740 suppressions de postes prévues, soit environ un départ en retraite sur deux non renouvelé.

 

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