La ministre de l'Ecologie Ségolène Royal s'oppose au projet d'autoroute d'une soixantaine de kilomètres reliant Fontenay-le-Comte en Vendée à Rochefort, en Charente-Maritime, a-t-elle indiqué à l'AFP en précisant qu'elle ne lancera pas la procédure d'appel d'offres.
"Je ne transmettrai pas le dossier de consultation technique aux entreprises", en vue d'un appel d'offres, a-t-elle déclaré à l'AFP en confirmant des propos tenus au quotidien Sud Ouest, et en rappelant que pour que ce projet soit mené à bien le feu vert de son ministère est nécessaire.
Le projet avait reçu en 2011 le feu vert de l'ancien Premier ministre François Fillon.
Ce véto, a-t-elle expliqué, est lié à la fois à la protection de l'environnement et aux difficultés de financement de l'autoroute, au coût estimé à 900 millions d'euros, dont initialement l'Etat devait prendre en charge 137,5 millions d'euros.
L'autoroute A831, a-t-elle rappelé, doit traverser le Marais poitevin, qui a retrouvé en 2014 le label de Parc naturel régional, perdu en 1996.
"L'enquête d'utilité publique date de dix ans. Il faudrait refaire l'ensemble des études", a-t-elle déclaré. "Par ailleurs, elle a été classée dans les équipements non prioritaires. l'Etat ne cofinancera pas ces infrastructures".
"J'appelle au sens des responsabilités", a-t-elle déclaré à l'attention d'élus locaux favorables au projet et notamment de Dominique Bussereau, président UMP du Conseil général de Charente-Maritime, en évoquant l'impact d'un tel projet sur les finances locales.
Selon Mme Royal, dans la hiérarchie des projets le département a d'abord besoin d'électrifier deux voies de train, d'améliorer la desserte du port de la Rochelle notamment. Une solution est en outre possible en améliorant la route nationale qui passe par Marans, au nord du département.
Jacques Auxiette, président socialiste de la Région des Pays-de-la-Loire, s'est pour sa part étonné, dans un communiqué transmis à l'AFP, de cette décision.
"La déclaration de Madame Royal intervient de façon totalement improvisée tandis que les services de l'Etat, mais aussi ceux des collectivités locales, travaillent en étroite collaboration depuis des semaines à la finalisation du projet", a-t-il dit.
"J’ai rencontré Michel Sapin pour examiner les conditions de financement des travaux de l'autoroute dont la construction créera de l'emploi, et dont la mise en service apportera de l'activité dans le Sud de la Vendée".
Selon lui, comme d'après M. Bussereau, qui s'est exprimé auprès de Sud Ouest, le coût réel du projet reste à évaluer et le contournement du Marais poitevin était déjà pris en compte.