Adeline Hazan, la nouvelle Contrôleure générale des lieux de privation de liberté (CGLPL), s'est déclarée favorable à l'utilisation sous conditions des téléphones portables dans les prisons. Ce, dans le but de "prévenir les risques de récidive".
Le débat est relancé. Fraîchement nommée Contrôleure générale des lieux de privation de liberté, Adeline Hazan a estimé jeudi 17 juillet sur France Inter que l'utilisation des téléphones portables en détention est "une question qui est posée".
L'ex-maire socialiste de Reims s'est ainsi déclarée favorable à une telle mesure : "je pense que cela peut être utilisé, sous réserve, bien sûr". Parmi ces conditions, Adeline Hazan a évoqué les contrôles et le fait que le nombre de "numéros autorisés" soit limité.
Prévention de la récidive
Pour la contrôleure générale, l'autorisation des portables permettrait "le maintien des liens familiaux" et donc de "prévenir les risques de récidive".
"Il faut faire en sorte que les détenus ne coupent pas les ponts avec leur environnement de façon à préparer leur sortie dans de meilleures conditions", a-t-elle ainsi affirmé.
"L'interdiction totale ne sert pas"
Adeline Hazan a également souligné que "l'interdiction totale ne sert pas à grand-chose", évoquant les saisies massives de téléphones portables dans les prisons.
Le prédécesseur d'Adeline Hazan, Jean-Marie Delarue s'était également déclaré favorable à cette mesure à plusieurs reprises. Dans son rapport d'activité 2013, il "regrettait" que "l'usage de téléphones portables (avec un dispositif de sécurité et de contrôle pour permettre des appels uniquement vers des numéros autorisés) ne soit ni envisagé ni même expérimenté dans les établissements pénitentiaires".
Un futur débat ?
L'idée est pourtant loin de faire l'unanimité. Jimmy Delliste, secrétaire général du SNP-FO-Direction a ainsi souligné auprès du Figaro "la difficulté technique voire l'impossibilité" d'une telle autorisation. "On ne sait pas brider les téléphones mobiles sur quelques numéros. Et si c'était le cas, on ne ferait que démultiplier le trafic de cartes SIM […] qui existe déjà", a-t-il indiqué.
Et de souligner : "c'est un comportement étrange de considérer que, puisqu'interdire les téléphones portables est difficile, mieux vaut les autoriser".
Pour l'heure, Adeline Hazan a assuré ne pas avoir "encore pris de décision sur le sujet". Elle a ajouté qu'elle consulterait les organisations syndicales si le débat devait avoir lieu.
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