Un Irakien de 35 ans, suspecté d'être impliqué dans le quadruple meurtre de Chevaline (Haute-Savoie), a été placé en garde à vue, puis libéré en juin, a-t-on appris lundi auprès du parquet et des enquêteurs.
Cet ancien détenu a été arrêté "suite aux déclarations précises d'un codétenu laissant penser qu'il aurait pu être sollicité dans le cadre d'un contrat visant à abattre des Irakiens", a déclaré à l'AFP Éric Maillaud, procureur de la République à Annecy.
Les gendarmes de la section de recherches de Chambéry enquêtaient depuis un an et demi sur cet homme au lourd passé de délinquant. Ils cherchaient à établir un lien avec le meurtre par balles, le 5 septembre 2012 à Chevaline, de Saad al-Hilli, 50 ans, ingénieur britannique d'origine irakienne, sa femme de 47 ans, sa belle-mère de 74 ans, et de Sylvain Mollier, cycliste français de 45 ans.
L'une des fillettes du couple al-Hilli avait été grièvement blessée tandis que la seconde, cachée sous les jambes de sa mère, s'en était miraculeusement sortie indemne.
Mis sur écoute téléphonique, l'Irakien, qui vit actuellement en Belgique, n'a pas pu être entendu pendant de longs mois. Il avait en effet fait l'objet d'une procédure d'extradition pour purger une peine de prison en France, ce qui empêchait de l'entendre dans le cadre d'une autre procédure judiciaire.
Après sa libération, il a quitté l'Hexagone puis a finalement été interpellé en juin à l'occasion d'un séjour dans le Nord de la France, où vit son épouse dont il est en train de divorcer. Placé en garde à vue à Lille pendant trois jours, il a finalement été mis hors de cause. Les enquêteurs ont notamment pu établir qu'il n'était pas en France le 5 septembre 2012.
"Il a nié toute participation à quelque contrat que ce soit. Il nie même l'existence de ce contrat", a indiqué M. Maillaud. En outre, "on n'a pas pu établir de lien avec la famille al-Hilli", a ajouté le magistrat.
L'homme purgeait en France une peine pour violences, aide au séjour irrégulier et association de malfaiteurs. Les enquêteurs n'excluent pas que le contrat ait bien existé mais que cet homme n'en ait pas été l'exécutant.