Le Medef, principale organisation patronale, a annoncé vendredi à l'AFP qu'il participerait finalement à la conférence sociale qui se tient lundi et mardi à l'Elysée.
"Nous participons bien", a annoncé un porte-parole de l'organisation patronale à l'AFP, après avoir menacé de boycotter la réunion.
Le président du Medef, Pierre Gattaz, avait prévenu lundi que, sans report de la mise en place du compte pénibilité avant 2016, il y avait "une éventualité de boycott".
Moins de 48 heures plus tard, le Premier ministre Manuel Valls avait annoncé un report partiel à 2016 mais aussi un assouplissement de la nouvelle législation sur le temps partiel, autre sujet de colère du patronat.
M. Gattaz avait alors estimé dans un tweet qu'il s'agissait d'"un discours encourageant" comprenant "des avancées à regarder".
Le Medef a pris sa décision finale au cours d'un conseil exécutif qui s'est tenu vendredi matin.
Dans un communiqué, il a précisé avoir "jugé que les initiatives récentes du Gouvernement sur la pénibilité et le temps partiel étaient de nature à répondre en partie aux inquiétudes des chefs d'entreprise".
Il a néanmoins estimé que, "sur la pénibilité, un gros travail de pragmatisme et de pédagogie reste à fournir pour rendre ce dispositif opérationnel et pertinent".
L'organisation patronale a en outre demandé que la conférence sociale intègre "une dimension économique plus poussée" et qu'elle soit "placée dans une dynamique de simplification de la législation sociale et de pragmatisme économique".
Plus spécifiquement, après sa participation dimanche au "cri d'alarme" de huit organisations patronales adressé au Président de la République, le Medef persiste à demander "la transcription dès 2015, dans une loi de finance, des mesures annoncées de baisse de charges et de baisse de la fiscalité pour les trois prochaines années".
Il y voit "une condition indispensable au retour de la confiance donc au succès du Pacte" de responsabilité. Dans la lettre qu'il a adressé mercredi au patronat, Manuel Valls a bien spécifié que ces mesures seraient inscrites année après année en loi de finances.
Le Medef proteste également contre un amendement au collectif budgétaire de la sécurité sociale, approuvé par le gouvernement et visant à modifier le calcul des réductions de cotisations sociales en prenant en compte le temps de pause.
Des mesures "de nature à démotiver et à affaiblir certaines branches pourtant cruciales pour la relance de la dynamique de création d'emplois", selon le Medef.
Dans un communiqué séparé, la FNSEA (agriculture), l’UDES (économie sociale et solidaire) et l’UNAPL (professions libérales) ont de leur côté déploré que, bien que rassemblant "plus de 30% de l’emploi en France", elles n'aient pas été invitées à la réunion introductive de la conférence, lundi avec M. Hollande, évoquant un "traitement inéquitable et le risque d’avoir une conférence sociale à deux vitesses".