Trois pianistes ayant marqué de leur empreinte l'histoire du jazz contemporain, Ahmad Jamal, Keith Jarrett et Herbie Hancock, vont se succéder à Paris cette semaine, les 2, 4 et 5 juillet, dans trois salles prestigieuses, le Théâtre de l'Odéon, la Salle Pleyel et l'Olympia.
Ahmad Jamal, qui aura fêté la veille de son concert parisien ses 84 ans, est entré dans l'histoire du jazz il y a plus d'un demi-siècle grâce au célèbre trio qu'il a formé entre 1958 et 1961 avec le contrebassiste Israel Crosby et le batteur Vernel Fournier.
Avec cette formation marquante, il a façonné un style: une grande interaction entre les musiciens, l'emploi des silences qui créent une tension dramatique dans des compositions très architecturées.
Le pianiste de Pittsburgh a étoffé depuis quelques années cette formule avec la présence du percussionniste Manolo Badrena, qui apporte un petit grain de folie et une pulsation toute africaine.
Keith Jarrett donnera le 4 juillet à la Salle Pleyel un récital dont il a le secret. Depuis le fameux "The Köln Concert", un disque de 1975 au succès retentissant, les performances en solo de ce pianiste, très exigeant avec lui-même et avec son public - un léger toussotement dans l'assistance peut le mettre hors de lui -, sont recherchées. Il s'y livre à de longues improvisations, en partant souvent de standards, où pointent des bribes de folk ou de gospel.
Herbie Hancock sera à l'Olympia le 5, en duo avec le saxophoniste Wayne Shorter.
Les deux musiciens se connaissent bien: ils ont fait partie de 1963 à 1967 du second quintette de Miles Davis, en compagnie du batteur Tony Williams et du contrebassiste Ron Carter.
Herbie Hancock, qui n'avait que 23 ans lorsqu'il a rejoint Miles Davis, s'est imposé depuis comme l'un des grands pianistes du jazz contemporain, dans des formations acoustiques ou dans des formules électro-funk où il manie toutes sortes de claviers.