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Ornikar, l'auto-école qui veut moderniser l'accès au permis

Photo d'illustration.[AFP]

L'auto-école en ligne Ornikar veut révolutionner le permis de conduire en proposant un apprentissage moins cher et entièrement connecté. Mais depuis sa création fin 2013, la start-up se heurte à l'administration française et aux syndicats du secteur.

 

Le "permis pour tous". Tel est l'objectif de la start-up Ornikar, une auto-école en ligne low-cost.

C'est en partant du constat que le permis de conduire est trop cher, pas du tout en prise avec son époque et les délais trop longs, que Benjamin Gaignault et Alexandre Chartier ont fondé cette auto-école nouvelle génération.

"Notre principal objectif c'est d'apporter une approche moderne à un secteur qui a très peu évolué en 40 ans voire plus", explique à DirectMatin.fr le co-fondateur et président Benjamin Gaignault.

"Aujourd'hui, nous disposons d'outils technologiques fantastiques. Nous souhaitons simplement les mettre à disposition des apprentis conducteurs", souligne-t-il.

 

Comment ça marche ?

Concrètement, le candidat inscrit sur le site pourra suivre sa formation au code de la route en ligne.

Pour la formation à la conduite, une application permettra de géolocaliser les moniteurs indépendants diplômés d'Etat les plus proches dans toute la France et réserver ses heures (de 6h à23h, 6 jours sur 7). Les apprentis auront également la possibilité d'évaluer les moniteurs.

Ornikar propose deux formules 20h de conduite : le "permis candidat libre" à 690 euros et le "permis candidat classique" à 990 euros. L'heure de conduite est facturée à 34,90 euros contre 50 euros en moyenne à Paris dans les auto-écoles classiques (selon les chiffres de la CLCV).

Sur les délais de passage à l'examen, Benjamin Gaignault reconnait qu'il s'agit encore d'un combat à mener.

Aussi, Ornikar préconise de s'inscrire comme candidat libre.  "En Ile-de-France, les délais d'attente pour les candidats libres sont encore plus longs. Mais un candidat peut très bien se former en Ile-de-France et s'inscrire dans une préfecture de province moins engorgée et où les taux de réussite sont supérieurs", explique-t-il.

 

Blocage de l'administration, colère des syndicats

Reste que pour le moment, aucune heure de conduite n'a encore été délivrée. Car Ornikar n'a toujours pas obtenu l'agrément de la préfecture de police de Paris lui permettant d'exercer. L'administration reprocherait une "éventuelle future mauvaise gestion" de l'auto-école.

En outre, les syndicats de la profession ne voient pas cette nouvelle auto-école d'un très bon œil et ont attaqué l'entreprise devant le tribunal de commerce pour "exercice illégal de l'enseignement de la conduite".

"Nous sommes certains de notre bon droit mais nous ne reprochons rien aux syndicats qui défendent les droits de leurs adhérents", souligne Benjamin Gaignault. Le procès doit se tenir ce vendredi 27 juin.

 

Bernard Cazeneuve veut aussi moderniser le permis

En attendant de voir leur situation se débloquer, les fondateurs d'Ornikar ont lancé une pétition en ligne #permispourtous. A ce jour, plus de 2.400 personnes ont signé ce "manifeste  pour la modernisation de l'auto-école".

Ils doivent également être reçus en juillet par les services de Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur, qui a présenté il y a quelques jours la réforme du permis de conduire.

D'autant plus que cette dernière veut répondre au même constat qu'Ornikar. Dans une interview à 20 Minutes, le ministre, affirme qu'il faut "moderniser l'examen du code", notamment en utilisant des "supports numériques" au lieu des "diapositives un peu désuètes". Bernard Cazeneuve ne ferme pas non plus la porte à l'utilisation de simulateurs de conduite.

 

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