Le débat sur la fin de vie est une nouvelle fois relancé après la décision du tribunal de Pau.
Juste avant que les jurés ne se retirent pour délibérer, il leur avait assuré avoir "agi en médecin (...), jusqu’au bout du bout". Le docteur Nicolas Bonnemaison, poursuivi pour avoir abrégé entre 2010 et 2011 la fin de vie de sept malades âgés, a finalement été acquitté par la Cour d'assises des Pyrénées-Atlantiques, à Pau, de l’ensemble des faits qui lui était reprochés.
Un verdict accueilli par un sourire de l’accusé, mais également par un tonnerre d’applaudissements dans la salle, alors même que l’ancien urgentiste risquait la prison à perpétuité.
Quel avenir pour la loi Leonetti ?
Qualifiée d’"énorme" par ses avocats, cette décision judiciaire est également un symbole fort concernant le débat actuel sur la fin de vie, nourri ces derniers jours par le combat judiciaire opposant les membres de la famille de Vincent Lambert, maintenu en vie dans un état végétatif depuis six ans.
Un tel verdict conforte la nécessité "de faire évoluer notre cadre législatif", a ainsi réagi dans la foulée Stéphane Le Foll, le porte-parole du gouvernement.
La loi Leonetti de 2005, qui empêche l’acharnement thérapeutique et le droit à l’euthanasie, mais autorise l’arrêt des traitements après procédure collégiale, attend donc sa rénovation prochaine. C’est pourquoi le gouvernement a chargé la semaine dernière les députés Alain Claeys (PS) et Jean Leonetti (UMP), auteur de la fameuse, de préparer un nouveau texte d’ici à la fin de l’année.
Une tâche qui s’annonce ardue tant les avis sur cette épineuse question divergent. Alors que l’Association des médecins urgentistes de France (AMUF) saluait le verdict pour Nicolas Bonnemaison, l’association pro-vie Alliance Vita dénonçait de son côté une décision "absurde" et "effrayante".