Soixante-dix ans après, François Hollande et Manuel Valls rendent hommage aux victimes des massacres de Tulle et Oradour-sur-Glane.
Après avoir assisté au 70e anniversaire du Débarquement ce week-end en Normandie, aux côtés de dix-neuf chefs d’Etat et de gouvernement, le président François Hollande a rendu hommage lundi, soixante-dix ans ans après leur massacre par les nazis, aux "99 pendus de Tulle".
Comme en 2012 et 2013, le chef de l’Etat tenait à se rendre dans son fief corrézien pour saluer la mémoire de ces 99 Tullois pendus aux balcons et aux lampadaires de la ville le 9 juin 1944 par des soldats de la division blindée SS Das Reich, en représailles à des actions de résistance.
En début d’après-midi, le chef de l’Etat a assisté à la projection d’un film sur la tragédie, avant de prendre part au cortège qui s’est rendu au Champs des Martyrs, où reposent les 99 hommes. Cent quarante-neuf habitants avaient également été déportés au camp de concentration de Dachau, près de Munich (sud-ouest de l’Allemagne), dont cent un ne sont jamais revenus.
Valls à Oradour-sur-Glane
Mardi, à une centaine de kilomètres au nord de Tulle, le Premier ministre, Manuel Valls, rendra, lui, hommage aux 642 martyrs d’Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne). Accompagné par le secrétaire d’Etat aux anciens combattants et à la Mémoire, Kader Arif, le chef du gouvernement devrait notamment se recueillir dans l’église en ruines, où furent brûlés vifs plus de 450 femmes et enfants le 10 juin 1944 par les Waffen SS de la même division. Séparés, les hommes avaient été abattus dans des granges et le village entièrement incendié.
"J’aurais aimé que le président […] vienne. C’est peut-être le dernier anniversaire (décennal) où il y aura des survivants", regrette Robert Hébras, 88 ans, l’un des deux derniers rescapés du massacre. "Bien sûr, on aurait souhaité sa venue. Mais son agenda était rempli, ce que nous comprenons très bien", explique de son côté le maire du village, Philippe Lacroix, qui rappelle que François Hollande s’était rendu en septembre 2013 à Oradour.
Longtemps restées embryonnaires, les investigations relancées outre-Rhin ont débouché début 2014 sur l’inculpation d’un Allemand de 88 ans pour sa responsabilité dans ce qui restera comme la pire tuerie perpétrée en France par les troupes nazies. La justice italienne a aussi ouvert une enquête, une ressortissante et ses sept enfants figurant parmi les victimes.