Plusieurs milliers de personnes, 3.500 selon la police, se sont rassemblées samedi à Paris en mémoire de Clément Méric, militant d'extrême gauche mort il y a un an à l'issue d'une bagarre avec des skinheads.
Le cortège, mené par des "militants antifascistes", a quitté la place de la Bastille, fermée à la circulation, peu avant 15 heures, en direction de Gambetta dans l'est de la capitale.
Parmi des détonations de pétards et les lumières rosées de quelques fumigènes, la tête du cortège, composée de militants "antifa"(scistes) aux visages souvent dissimulés par des foulards, cagoules ou lunettes noires, s'était placée derrière une banderole "Plus que jamais combattons l'extrême droite".
"Clément, Clément, an-ti-fa" ou "Oui, Clément était un camarade", ont scandé des membres de l'Action antifasciste, tapant dans leurs mains et levant les bras, en rythme. Le long du parcours, de nombreux commerçants avaient baissé leur rideau.
D'autres manifestants, derrière une banderole "Ni oubli, ni pardon", hurlaient "On pardonne pas, on n'oublie pas".
Plusieurs mouvements avaient appelé à manifester, notamment le Front de gauche et des syndicats, mais aussi la CNT, Alternative libertaire ou encore l'union nationale des sans-papiers. Au-delà du souvenir de Clément Méric, mort à 18 ans, beaucoup étaient présents pour marquer leur opposition au Front national.
"Clément était un ami, un camarade. Il a été assassiné il y a un an par des militants néo-nazis. Aujourd'hui, c'est un moment en son honneur mais aussi un moment de lutte", a expliqué à l'AFP Ihn, jeune militant ne souhaitant pas donner son nom de famille.
Interrogé sur les résultats du FN aux élections européennes, il affirme: "Nous n'avons pas attendu cette montée pour avoir un sursaut". Sophie, 25 ans, en robe rouge et lunettes de soleil, est venue honorer la mémoire de Clément Méric "et parce qu'au vu de la montée de l'extrême droite, c'est important d'être dans la rue".
A l'arrivée du cortège, une partie des manifestants se sont assis par terre, pour écouter quelques prises de parole.