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Jihad : une trentaine de Français tués jusqu'à présent en Syrie

Un quartier détruit par des frappes aériennes le 28 mai 2014 à Alep [Baraa al-Halabi  / AFP/Archives] Un quartier détruit par des frappes aériennes le 28 mai 2014 à Alep [Baraa al-Halabi / AFP/Archives]

L'antiterrorisme français a comptabilisé jusqu'à présent un total d'une trentaine de Français tués en Syrie où ils s'étaient rendus pour mener le jihad, a indiqué mardi une source proche du dossier.

 

Le dernier en date est Chaquir Maaroufi, un Franco-Marocain de 30 ans, originaire de la commune de Mourenx, dans les Pyrénées-Atlantiques. Il a été tué ces derniers jours en Syrie, qu'il aurait rejointe en 2013, vraisemblablement via le Maroc, avait appris lundi l'AFP de sources concordantes.

Maaroufi, aux yeux des spécialistes du contre-terrorisme, était un personnage important dans le monde des jihadistes français. Très actif sur les réseaux sociaux, il était vu comme un "rabatteur" pour l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL).

Il jouait pour ce groupe ultra-radical, accusé des pires atrocités et de volonté hégémonique sur l'ensemble des groupes jihadistes combattant en Syrie, "un peu le même rôle que Mourad Fares" pour le groupe jihadiste rival du Front al-Nosra.

Originaire de Savoie, Fares, actuellement en Syrie, est au cœur de plusieurs des nombreuses procédures menées en France sur des "filières syriennes", notamment celle du groupe de jeunes Strasbourgeois récemment interpellés ou des deux mineurs toulousains brièvement partis en Syrie. Deux frères du groupe des Strasbourgeois ont été tués en Syrie.

Comme le suspect de la tuerie de Bruxelles, Mehdi Nemmouche, Chaquir Maaroufi avait un passé de délinquant, selon une source proche du dossier. Après une condamnation, il avait quitté la France pour le Maroc en 2011 et serait parti en Syrie au deuxième semestre 2013.

Les services nationaux estiment que quelque 300 Français se trouvent actuellement en Syrie. Un total de 800 environ s'y est rendu, y est toujours ou envisage de s'y rendre, selon de récentes estimations.

Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a présenté en avril un plan contre les filières jihadistes vers la Syrie, avec notamment la mise en place d'une plateforme internet et d'un numéro vert destinés à signaler les candidats, potentiels ou avérés, à la "guerre sainte".

Ces "vétérans" de Syrie sont considérés comme la principale menace d'attentats sur le sol européen.

 

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