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70 ans après, les commandos marine font perdurer l'esprit Kieffer

Des hommes des commandos marine lors d'un entraînement le 20 mai 2014 près d'Ouistreham (Basse-Normandie) [Jean-Sébastien Evrard / AFP] Des hommes des commandos marine lors d'un entraînement le 20 mai 2014 près d'Ouistreham (Basse-Normandie) [Jean-Sébastien Evrard / AFP]

Héritiers du commando de 177 Français créé par le commandant Philippe Kieffer et qui a débarqué sous les couleurs britanniques en Normandie le 6 juin 1944, six commandos marine font encore perdurer l'esprit "British" de cette troupe d'élite.

Affutés physiquement et psychologiquement, les bérets verts ont à cœur de se montrer les dignes héritiers de l'esprit insufflé par le commandant Kieffer qui avait créé son commando en 1942 en s'inspirant des méthodes des Royal Marines britanniques.

Aujourd'hui encore, "dans l'état d'esprit, il reste quelque chose de britannique chez les commandos marine, et pas seulement le port du béret" avec l'insigne à gauche, couché à droite, à l'inverse des autres militaires français, note le contre-amiral Olivier Coupry en montrant son béret.

"L'esprit du commando marine est fait d'un certain pragmatisme et également d'un certain sang froid, de rigueur, alliée à un solide sens de l'humour, ça on l'a vraiment hérité de nos camarades britanniques", explique-t-il.

Même le stage commando a très peu évolué depuis la création du premier commando marine français en 1947, souligne Stéphane X (dont l'identité doit rester secrète), maître principal au "commando Kieffer", le 6e groupe commando créé en 2008, qui souhaite garder l'anonymat.

Ce sous-officier, qui affiche plus de 30 ans de service, dont le célèbre commando Hubert, a intégré depuis trois ans le commando Kieffer, spécialisé dans l'appui au commandement et l'appui opérationnel. Il est donc capable de fournir aux autres commandos de combat une aide au commandement mais aussi des équipes cynotechniques, des spécialistes des drones, de la guerre électronique ou encore du déminage.

Des hommes des commandos marine lors d'un entraînement le 20 mai 2014 près d'Ouistreham (Basse-Normandie) [Jean-Sébastien Evrard / AFP]
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Des hommes des commandos marine lors d'un entraînement le 20 mai 2014 près d'Ouistreham (Basse-Normandie)

Symboliquement, la création en 2008 de ce groupe de techniciens spécialisés, porte le nom de Kieffer. "C'est fondamental parce que Philippe Kieffer c'est le père des commandos", relève l'amiral.

Une histoire qu'ils mettront en avant lors du 70e anniversaire du 6 juin 1944. Plusieurs centaines de fusiliers marins et de commandos marine seront présents avec un "village commando" à Ouistreham (Calvados), lieu où a débarqué le commando en 1944.

 

- Forces spéciales -

 

Cinq des six commandos sont installés à Lanester, près de Lorient (Morbihan), berceau des fusiliers marins et des commandos marine. Le sixième, le commando Hubert, composé de nageurs de combat, est positionné à Toulon.

Ils représentent en tout 400 hommes, tous membres des forces spéciales, qui ont réussi à passer le barrage du très sélectif stage commando: neuf semaines d'épreuves physiques et psychologiques avec au final moins de 10% de réussite. Et pour ceux qui rêvent d'intégrer le commando Hubert, il faudra passer encore d'autres épreuves... et le taux de réussite est le même, moins de 10%.

Des hommes des commandos marine lors d'un entraînement le 20 mai 2014 près d'Ouistreham (Basse-Normandie) [Jean-Sébastien Evrard / AFP]
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Des hommes des commandos marine lors d'un entraînement le 20 mai 2014 près d'Ouistreham (Basse-Normandie)

Chaque groupe affiche des compétences différentes, allant de la lutte contre le trafic de drogue, les opérations spéciales sur mer comme sur terre, l'anti-terrorisme, le renseignement...

Surtout, les sélectionneurs recherchent chez ces hommes une qualité rare, "l'intelligence de situation, cette capacité qu'ont les commandos à rapidement apprécier le contexte des situations et à choisir vite la bonne décision", souligne l'amiral Coupry, le patron des 2.300 fusiliers marins et commandos marine.

Ces forces spéciales durement sélectionnées vont agir sur les théâtres d'opération les plus sensibles, actuellement en Centrafrique mais aussi dans la lutte contre la piraterie au large de la Somalie ou encore auparavant en Afghanistan où ils affichent 12 années de présence.

En moyenne, les hommes sont déployés sur les théâtre d'opérations plus de 140 jours par an.

Pour se maintenir au niveau optimum, fait unique dans les armées françaises, tous les deux ans les commandos sont immobilisés quatre mois lors desquels ils sont testés sur l'ensemble de leurs compétences pour obtenir le feu vert avant de repartir en mission.

Et trois psychologues assurent leur suivi depuis le stage commando jusqu'à la fin de leur carrière.

Mais rester en forme physiquement et psychologiquement ne suffit pas, car chez les commandos la règle est simple: celui qui ne progresse pas s'en va. Tout avancement, toute spécialisation chez les commandos impose de passer par des tests de sélection drastiques, d'où une carrière souvent courte, en moyenne de 15 ans.

 

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