Une quarantaine de militants, certains coiffés de bonnets rouges et portant des drapeaux bretons, sont venus soutenir leurs camarades qui comparaissent jeudi devant le tribunal correctionnel de Rennes pour "association de malfaiteurs" mais aussi, pour certains, la "destruction" d'un portique écotaxe, a constaté un journaliste de l'AFP.
Les militants ont qualifié le procès au TGI de Rennes de "procès politique".
Selon Stéphane, un militant venu des Côtes d'Armor, le procès est "politique car on a mis en cause une décision gouvernementale. Le gouvernement cherche à faire taire le mouvement des Bonnets rouges et nous faire passer pour des criminels, des malfaiteurs. Nous, on défend les intérêts du peuple breton, nous luttons pour notre avenir. On réclame la relaxe des prévenus. Sinon, le collectif appellera à un printemps breton".
Jean-Charles, militant de Loire-Atlantique, renchérit: "Suivant le résultat du procès, on verra si le mouvement se durcit. L'écotaxe ne passera pas, même la nouvelle. Les routes gratuites, ça reste dans la tête des Bretons", a-t-il assuré, dénonçant aussi la récupération du mouvement par des "politiques pour leur intérêt personnel", visant notamment Christian Troadec, l'un des leaders du mouvement des Bonnets rouges.
M. Troadec était également attendu à Rennes au procès des militants bretons.
La plupart des 11 prévenus avaient été interpellés mi-avril dans le cadre d'une enquête pour "association de malfaiteurs" en relation notamment avec des destructions ou tentatives de destruction de portiques écotaxe ou d'autres biens publics, dont des radars de vitesse.
Six d'entre eux sont également poursuivis pour la destruction, le 28 décembre dernier, du portique écotaxe de Pontorson (Manche), comme "acteurs", pour deux d'entre eux, et "complices", pour les quatre autres.
Selon l'avocat d'un des prévenus, ces derniers encourent une peine de 10 ans d'emprisonnement.