Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a annoncé mercredi l'activation du numéro vert dans le cadre de son plan de lutte contre les filières jihadistes, sujet dont il devait s'entretenir dans la journée avec des homologues européens à Londres.
Le numéro vert, le 0 800 005 696, "a été activé mardi", a déclaré le ministre sur France 2. Son objectif est "qu'un dispositif soit mobilisé" pour "éviter qu'un départ se produise quand des familles sentent" que l'un des leurs est "en train de basculer".
Devant la commission des Lois de l'Assemblée nationale quelques heures plus tard, le ministre a fait état de la "hausse significative ces derniers mois de ressortissants français engagés" dans le jihad en Syrie.
Il chiffre actuellement à 285 le nombre de Français engagés sur les théâtres d'opérations en Syrie, soit "une hausse de 75% ces six derniers mois et comparable à celle des ressortissants d'autres pays européens".
Cent-vingt "seraient en transit vers la Syrie, 25 ont été tués lors des combats et une centaine seraient revenus en France après avoir combattu", a-t-il ajouté. Cent-seize femmes et une trentaine de mineurs sont également concernés par ces filières.
Le ministre de l'Intérieur a présenté la semaine dernière, en conseil des ministres, les grandes lignes d'un plan de lutte contre les filières jihadistes vers la Syrie comprenant la mise en place d'un numéro vert pour signaler des candidats au départ, la privation de passeport pour les jihadistes, la création d'un dispositif de réinsertion individualisée, etc.
- Modifications législatives -
"C'est un problème européen", a déclaré M. Cazeneuve, qui devait se rendre dans l'après-midi à Londres pour y rencontrer ses homologues britannique, belge et allemand et préparer une "grande réunion" avec "la plupart des pays occidentaux" qui doit se tenir le 8 mai à Bruxelles.
L'objectif de cette réunion est de "faire en sorte que les images, les vidéos, les instruments de propagande qui sont diffusés sur internet et qui parviennent à endoctriner un très grand nombre de ressortissants de nos pays soient coupés", a-t-il dit.
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Par ailleurs, M. Cazeneuve a ajouté que le plan anti-jihad nécessitait des modifications législatives, qui doivent être présentées fin juin en Conseil des ministres afin qu'elles puissent être discutées dans le courant du second semestre au Parlement.
La Place Beauvau souhaite inscrire le nom de candidats au jihad sur le système d'information Schengen (qui réunit 26 États européens) et sur le fichier des personnes recherchées, faire passer les interceptions de sécurité de 10 jours à un mois, que des enquêteurs puissent aller sur le net de "façon anonyme" pour entrer sur les réseaux et les démanteler.