L’entreprise Withings a dévoilé vendredi le classement des villes pour lesquelles le taux d’obésité est le plus important. Un palmarès qui fait le lien entre inégalités sociales et inégalités corporelles.
La pauvreté est-elle un facteur d’obésité ? C’est l’une des conclusions de l’étude conduite par l’entreprise Withings, qui commercialise des balances, et publiée dans le Parisien ce vendredi.
L’entreprise a recueilli les données fournies par 20.718 clients dans toute la France. A partir de ces données, elle a notamment établi un classement des villes (de plus de 100 000 habitants) en fonction du taux de surpoids ou d’obésité de sa population.
Aux deux extrêmités du classement, Argenteuil (Val d'Oise) est la ville où la population est la plus touchée par le surpoids ou l’obésité (55,1%) tandis qu’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) est la meilleur élève puisque seulement 35,8% de ses habitants souffrent de surpoids.
Inégalités de revenus, inégalités de poids
En outre, l’étude pointe le lien entre rémunération et pondération. Plus le salaire est élevé, plus le taux du surpoids est faible.
Les Parisiens ne sont que 38% à souffrir de surpoids. Le salaire moyen par habitant à Paris est de 2.061 euros nets par mois. Le constat inverse s’applique à Argenteuil. Le salaire médian d’un habitant de cette ville est de 1.349 euros nets par mois. Johanne, une habitante d’Argenteuil a confirmé ce sentiment auprès du Parisien. "Tout le monde n’est pas en mesure de bien se nourrir et ça se voit" explique-t-elle.
Mias les revenus ne sont pas les seuls responsables du surpoids des Français. Les villes où le taux de surpoids est faible ont souvent mené des politiques alimentaires très efficaces et les infrastructures liées à la pratique du sport sont plus nombreuses.
Le diplôme fait mincir
En France, la rémunération est fréquemment liée à l’obtention de diplômes. Les villes qui comptent le plus de personnes diplômées de l'enseignement supérieur souffrent moins d’obésité.
Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) est la ville qui dénombre le plus de diplômés. Et elle présente un taux de population en surpoids faible (37,6%). En revanche, Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) qui ne compte que 20% de personnes diplômées de l'enseignement supérieur, affiche un taux de 44,9% de personnes souffrant de surcharge pondérale.
Les politiques alimentaires jugées pendant les municipales
Cette étude menée par Withings est rendue publique à moins de dix jours du premier tour des élections municipales. Elle est l’occasion d’ouvrir le débat sur les politiques des villes en matière d’alimentation et de d'aménagement d’infrastructures sportives.
"Nous voulons déclencher une prise de conscience. Car, avec toutes ces données, nous pouvons en tirer des informations en matière de santé publique", explique au Parisien Alexis Normand responsable du développement santé chez Withings.
Les boissons light entretiennent l'obésité
Le poids déterminé dès l'âge de 5 ans
Première stabilisation de l'obésité depuis 1980