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Chevaline : aucune charge retenue contre l'ex-policier

Des gendarmes devant le domicile de l'homme arrêté à Talloires, le 18 février 2014 [Jean-Pierre Clatot / AFP] Des gendarmes devant le domicile de l'homme arrêté à Talloires, le 18 février 2014 [Jean-Pierre Clatot / AFP]

La garde à vue de l'ex-policier a été levée vendredi dans le cadre de l'enquête sur le quadruple meurtre de Chevaline (Haute-Savoie), aucune charge n'ayant été retenue à son encontre, mais va reprendre pour trafic d'armes, a annoncé le parquet.

La garde à vue de cet homme "sera reprise (...) dans le cadre d'un commerce illicite d'armes de guerre et de munitions révélé lors des perquisitions réalisées par les enquêteurs, activité illicite commise de surcroît en bande organisée", a précisé le procureur d'Annecy, Éric Maillaud, dans un communiqué.

L'ancien policier municipal de Menthon-Saint-Bernard, collectionneur d'armes de la Seconde guerre mondiale, "devrait être déféré au parquet à l'issue de sa garde à vue et une information judiciaire sera ouverte afin de poursuivre l'enquête sur ces faits de trafic d'armes", a ajouté le procureur.

La garde à vue du suspect, interpellé mardi, ne peut être prolongée au-delà de 96 heures, soit jusqu'à samedi à 10H00.

Dans le cadre de l'enquête sur la tuerie de Chevaline, les auditions et les perquisitions menées depuis mardi "n'ont pas permis d'établir de lien direct entre le drame du 5 septembre 2012 et cet homme, amateur d'armes de guerre, présentant une forte ressemblance avec le portrait-robot" d'un motard "qui se trouvait dans un secteur géographique proche du lieu des faits lors de leur commission", rappelle le procureur.

"L'arme du crime n'a pas été retrouvée, ni le casque figurant sur le portrait-robot, ni la moto décrite par plusieurs témoins et recherchée par les enquêteurs. L'enquête se poursuit donc activement", ajoute-t-il.

Pour l'avocat de l'ancien policier, la levée de la garde à vue dans le cadre de l'affaire Chevaline est "cohérente".

"Les présomptions qui pesaient contre lui n'avaient de fiable que l'apparence. Lorsqu'on passe au crible son emploi du temps, il ne pouvait pas se trouver sur la scène du crime dans le laps de temps" de la tuerie, a souligné Me Marc Dufour.

"Les enquêteurs ont fait leur travail. Il eût été anormal qu'il n'ait pas été interrogé mais tous les éléments techniques et factuels le mettent hors de cause", a ajouté l'avocat, en regrettant un "emballement" autour de cette affaire.

Il a décrit son client comme étant "broyé" et "révolté" par les conditions de son interpellation.

Le 5 septembre 2012, Saad al-Hilli, 50 ans, ingénieur britannique d'origine irakienne, sa femme de 47 ans et sa belle-mère de 74 ans, avaient été tués de plusieurs balles dans leur voiture, sur une petite route forestière proche de Chevaline. Un cycliste français, Sylvain Mollier, 45 ans, considéré comme une victime collatérale, avait aussi été abattu.

 

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