L'accord signé mercredi par Goodyear et la CGT de l'usine d'Amiens-Nord prévoit un triplement de l'enveloppe prévue initialement dans un plan de départs volontaires (PDV) proposé en 2012 et non un triplement des indemnités pour chaque salarié, a précisé jeudi la CGT.
Cet accord, qui a mis fin à un conflit de près de sept ans et ouvert la voie à la fermeture de l'usine qui employait 1.173 personnes, prévoit un "triplement de l'enveloppe et non pas des indemnités à titre personnel des gens", a déclaré à l'AFP Mickaël Wamen, leader du syndicat CGT d'Amiens-Nord.
La CGT, syndicat ultramajoritaire à Amiens-Nord, avait déclaré dans un communiqué mercredi que les indemnités étaient "trois fois plus importantes pour tous les salariés" que ce qui était prévu lors d'un plan de départs volontaires qui avait été proposé en 2012, puis abandonné.
"Les gens qui avaient droit à 120.000 euros dans le PDV ne partent pas avec 360.000 euros aujourd'hui, c'est une évidence. Par contre, on a voulu privilégier les gens qui partaient avec le moins possible", a expliqué à l'AFP M. Wamen.
"La différence entre le plan de départs volontaires et l'accord de fin de conflit qu'on a signé, c'est que l'accord de fin de conflit permet à tout le monde de partir avec des primes", a-t-il ajouté.
"Pour certains qui ont un, deux, trois, quatre, cinq ans d'ancienneté, on a même multiplié (les indemnités) par dix, par vingt, par trente", a affirmé M. Wamen.
Nivellement des primes
Ce "rééquilibrage" a entraîné un nivellement des primes pour les plus anciens au profit des ouvriers les plus jeunes, selon le syndicaliste.
"Si on prend l'indemnité globale, soit l'indemnité de fin de conflit plus le congé de reclassement, personne ne part avec moins de 60.000 euros, même avec un an d'ancienneté et au maximum les gens partent avec 120 à 130.000 euros", a-t-il indiqué.
En échange de cet accord, les salariés de Goodyear ont évacué dès jeudi soir l'usine qu'ils occupaient depuis début janvier, après avoir relâché deux cadres du site qu'ils retenaient depuis 30 heures.
L'accord ouvre la voie à une reprise de l'activité agricole par le fabricant de pneumatiques américain Titan, qui, selon le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, "assure le maintien de 333 emplois durant 4 ans et un niveau d'investissement important sur le site".