Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a déclaré vendredi que le matricule sur l'uniforme des policiers et des gendarmes à partir du 1er janvier "n'est pas un signe de défiance" et prévenu qu'il devra être porté.
Lors de la cérémonie des voeux de l'Association nationale d'action sociale (ANAS), M. Valls a déclaré que le port du matricule "n'est pas un signe de défiance".
"J'entends bien que tous" les policiers et les gendarmes "le portent", a-t-il insisté, ce qui a été interprété par des sources policières comme une mise en garde face au mouvement de fronde qu'il suscite parmi les syndicats de police.
Les syndicats, toutes tendances confondues - du gardien de la paix aux commissaires en passant par les officiers - avaient tous rejeté la semaine dernière le projet d'arrêté "relatif aux conditions et modalités du port du numéro d'identification" qui était à l'ordre du jour d'un comité technique paritaire (CTP, réunissant fréquemment au ministère de l'Intérieur syndicats de police et administration). Une telle "unanimité" syndicale était "quasiment inédite", selon des sources syndicales policières.
Le 6 mars 2013, lors du CTP qui avait abordé cette identification prévue dans le code de déontologie de la police qui était examiné ce jour là, il n'y avait pas eu une telle unanimité et plusieurs syndicats avaient voté pour.
Les syndicats de police, depuis, dénoncent tous une "stigmatisation" des policiers avec l'arrivée de ce matricule.
Un nouveau CTP s'est réuni jeudi et a entériné la mise en place du matricule à sept chiffres au 1er janvier, les syndicats ayant à nouveau voté contre, a-t-on appris vendredi.
Le ministère de l'Intérieur a officiellement annoncé le 6 décembre l'entrée en vigueur, à la même date, d'un code de déontologie commun à la police et à la gendarmerie en même temps que l'immatriculation.
Cette identification des forces de l'ordre est inscrite dans le code et se traduira par un numéro d'immatriculation qui figurera sur les uniformes et sur les brassards des fonctionnaires qui travaillent en civil.
Ce matricule avait été promis par M. Valls et a été préféré au récépissé délivré lors de contrôles d'identité réclamé par des associations. Cela avait suscité un vif débat en mai 2012, sitôt M. Valls installé à Beauvau, y compris au sein du gouvernement.
Pour le ministre, il s'agit, avec ce nouveau code et ce matricule, de "rapprocher les forces de l'ordre de la population", ce qu'il a réitéré vendredi.