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Doux va revoler de ses propres ailes

Jean-Charles Doux, PDG du volailler éponyme, le 26 novembre 2013 à Quimper [Fred Tanneau / AFP] Jean-Charles Doux, PDG du volailler éponyme, le 26 novembre 2013 à Quimper [Fred Tanneau / AFP]

Le tribunal de commerce de Quimper a validé vendredi le plan de continuation du groupe Doux, en redressement judiciaire depuis juin 2012, au terme d'une longue procédure au cours de laquelle un millier d'emplois ont été supprimés.

Cette décision permet au groupe de sortir du redressement judiciaire et de poursuivre son activité. Le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll et celui de l'agroalimentaire Guillaume Garot ont salué "une nouvelle étape importante pour le groupe, pour ses salariés et pour toute la filière avicole".

"On est, avec Jean-Charles Doux (fils du fondateur emblématique du groupe, Charles Doux, ndlr), satisfaits de cette décision parce que cela sauve 2.100 emplois", a déclaré Arnaud Marion, artisan du redressement du groupe en tant que manager de transition et désormais président du nouveau directoire du groupe.

"C’est le début d’une nouvelle époque, on redevient une entreprise normale, on va pouvoir retravailler normalement, se développer et soutenir nos marchés", a-t-il ajouté.

A ses côtés se trouveront, selon le nouvel organigramme présenté au tribunal, Jean-Charles Doux et Martin Calmels, fils de Didier Calmels. L'homme d'affaires, spécialiste de la reprise d'entreprises en faillite, prendra quant à lui la tête du conseil de surveillance.

La nouvelle gouvernance du groupe reflète l'accord de recapitalisation annoncé en début de semaine.

Il prévoit que la Société D&P Participations, filiale à 100% de la holding de la famille Calmels D&P Finance (D&P) créancier du groupe à la suite du rachat de la dette bancaire détenue par Barclays (141,5 millions d’euros en principal), devienne actionnaire majoritaire du groupe avec 52,5% du capital.

A ses côtés se tiendront le groupe saoudien Almunajem (25%), premier client du volailler et un partenaire fidèle puisqu'en 2014 les deux groupes fêteront leurs 40 ans d'échanges commerciaux, et la famille Doux (22,5%).

Cette dernière, qui détient actuellement 80% du capital, deviendra donc minoritaire, et BNP Paribas, qui possède 20% du capital, se retirera. L'accord devrait être finalisé au premier trimestre 2014.

 

"Prudents et vigilants"

 

En 18 mois, le volailler a réussi à diviser sa dette par quatre, passant d'un endettement de 340 millions d'euros à quelque 75 millions.

Pour sortir de l'impasse, le volailler s'est recentré sur l'export et la transformation (Père Dodu), après s'être allégé de son pôle frais, liquidé fin 2012 au prix de la suppression d'un millier d'emplois. Plus d'un an après leur licenciement, seuls 10% des anciens salariés de Doux ont retrouvé un CDI. Le groupe ne compte désormais plus que 2.100 salariés, dont 1.700 en CDI.

La décision tombée vendredi est "quelque chose de positif", car depuis 18 mois "les salariés étaient sous pression", a estimé Raymond Gouiffès, délégué central CGT, qui se réjouit de l'arrivée au capital du groupe de deux actionnaires "importants" et se disant "confiant" pour l’avenir du groupe.

"On est passé d’une entreprise avec un management moyennageux a un management d’entreprise moderne et ça, c’est fabuleux", a-t-il dit.

La validation du plan est "un soulagement" mais "on va rester prudents et vigilants", a assuré Nadine Hourmant, déléguée centrale FO de Doux, rappelant que 2014 serait "l'année de tous les dangers" pour le volailler.

A l'arrêt en juillet des restitutions, ces aides de Bruxelles qui permettaient aux poulets européens d'entrée de gamme de concurrencer les volailles brésiliennes sur le marché international et notamment au Moyen-Orient, s'ajoute l'effondrement du réal, la monnaie brésilienne, qui rend le poulet brésilien encore plus compétitif.

"2014 est une année charnière", a reconnu Arnaud Marion. "Une année difficile et de travail mais que nous abordons avec confiance et sérénité", a affirmé le nouveau président du directoire.

Le groupe Doux, fondé en 1955 et dont le siège est à Châteaulin (Finistère), assure la production de poulets sur toute la chaîne: de l'élevage à la transformation.

Doux SA est le premier exportateur européen et le troisième acteur mondial dans l’export de poulet. Soprat est, avec la marque Père Dodu, le leader du marché des produits élaborés panés.

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