Le gouvernement peut-il encore éviter que le feu de la contestation se propage ?
Hier matin, environ 1 200 salariés de La Redoute ont battu le pavé à Lille (Nord) pour protester contre la suppression d’au moins 700 emplois. A Amiens (Somme), ce sont plusieurs centaines de personnes qui ont bloqué l’accès à l’usine Goodyear, menacée de fermeture.
A cela s’est ajoutée une grève chez France Télévisions, à l’annonce d’un plan de départs volontaires. Trois exemples qui prouvent que la grogne sociale s’installe, après la mobilisation de plusieurs dizaines de milliers de «Bonnets rouges» qui ont défilé pour l’emploi et contre l’écotaxe samedi à Quimper (Finistère).
1 000 plans sociaux en un an
Automobile, agroalimentaire, textile, sidérurgie, électroménager… aucun secteur ne semble épargné par la vague de plans sociaux qui déferle en France et a touché 1 000 entreprises en un an.
Ce chiffre reste pourtant éloigné de ceux de 2009, année noire avec près de 2 200 plans sociaux. Mercredi, le ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg, dénombrait quelque 15 000 postes supprimés ces dix-huit derniers mois dans le secteur industriel.
Le cabinet d’étude Altares estime quant à lui que 53 000 emplois directs sont menacés par une cessation de paiement ou une procédure de sauvegarde.
Des raisons d’espérer
Des chiffres qui n’empêchent pas le gouvernement de rester optimiste. A Saint-Etienne (Loire) lundi, Jean-Marc Ayrault a affirmé que la France était «en train de remonter la pente».
Elle devrait, selon la Commission européenne, échapper à la récession en 2013, avec une croissance de 0,2 % qui se poursuivrait en 2014 et 2015. Mais ces annonces suffiront-elles à apaiser le climat, alors que se profilent des élections municipales où les extrêmes espèrent jouer les premiers rôles ?
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