La justice espère en savoir davantage, vendredi, sur les circonstances de la mort de Fiona en confrontant sa mère, Cécile Bourgeon, et le compagnon de celle-ci, Berkane Makhlouf, qui s'accusent mutuellement d'avoir frappé la fillette.
Après avoir menti pendant plus de quatre mois sur le sort de l'enfant de cinq ans, portée disparue dans un parc de Clermont-Ferrand le 12 mai, le couple a avoué qu'elle était morte et enterrée, sans pouvoir dire précisément où.
Ils ont désigné "la lisière d'une forêt" près du lac d'Aydat (Puy-de-Dôme), à une vingtaine de kilomètres au sud de Clermont-Ferrand, mais trois opérations de recherches se sont avérées infructueuses.
La mort et l'inhumation de la fillette restent les seuls points d'accord entre la mère et son compagnon, dont les versions divergent profondément sur les circonstances du décès.
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Après leurs gardes à vue fin septembre à Perpignan, où le couple s'était installé cet été, la justice a d'abord privilégié la version de Cécile Bourgeon, 25 ans, qui accuse Berkane Makhlouf, 32 ans, d'avoir porté un coup fatal à Fiona la veille du 12 mai.
Le compagnon soutient lui la thèse de l'accident domestique - la fillette se serait étouffée en vomissant. Il a été mis en examen pour "coups mortels aggravés" et écroué dans l'Allier, tandis que la mère se voyait reprocher quatre délits, dont le "recel de cadavre" et la "non assistance à personne en danger".
"Un élément nouveau"
Mais le 22 octobre, après un interrogatoire de Berkane Makhlouf par les magistrats instructeurs, au cours duquel il a accusé à son tour sa compagne d'avoir frappé la fillette dans les jours qui ont précédé son décès, la mère a été mise en examen elle aussi pour "coups mortels aggravés".
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Par cette qualification criminelle, elle est également passible de la cour d'assises, tout comme son compagnon, si les magistrats devaient conserver les mêmes charges à l'issue de leur instruction.
L'enquête a démontré que Fiona avait un hématome à la tête une semaine avant le drame, selon le parquet. Une autopsie de son corps permettrait de préciser la cause du décès, à condition de le localiser plus précisément.
A défaut d'autopsie, le parquet - et la défense de Makhlouf - ont souhaité une confrontation entre les deux suspects, dont la justice espère qu'elle lui permettra d'y voir plus clair.
"Il peut en sortir quelque chose de positif - un élément nouveau, important, de nature à permettre de localiser l'endroit où a été inhumée Fiona", espère l'avocat de Berkane Makhlouf, Me Mohamed Khanifar.
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Pour lui, lors de cette confrontation qu'il appelait de ses voeux, "la proximité physique" entre les deux suspects "peut apporter quelque chose car il n'y aura pas d'intervenant. Ils vont s'entendre, se regarder, se faire face".
Son client devait par ailleurs comparaître jeudi devant le tribunal correctionnel de Moulins pour avoir frappé, samedi dernier, deux surveillants de prison qui venaient lui apporter le repas du soir. L'audience a été renvoyée au 5 décembre pour lui permettre de préparer sa défense.
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