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Dictée géante à Saint-Denis

Adultes et enfants participent à une dictée en plein-air à Saint-Denis le 26 octobre 2013 [Pierre Andrieu / AFP] Adultes et enfants participent à une dictée en plein-air à Saint-Denis le 26 octobre 2013 [Pierre Andrieu / AFP]

Un extrait du Petit Prince pour réapprendre à "s'amuser avec les mots": à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), une centaine d'enfants et d'adultes ont ferraillé samedi avec la prose de Saint-Exupéry, lors d'une dictée géante organisée au cœur de la cité.

Tables et chaises alignées sous un vaste barnum, au pied des hautes tours du quartier Gaston Dourdin. Crayon à la main, les participants écoutent dans un joyeux chahut les consignes égrenées.

Dans la peau du professeur, Rachid Santaki, auteur de romans noirs et parrain de l'événement organisé par l'association Force des Mixités. "Surtout, restez concentrés", conseille le quadragénaire. "Et puis ne trichez pas..."

La voix de l'écrivain, dans le silence qui se fait, se prête à celle du Petit Prince. "Il ne faut jamais écouter les fleurs", dicte Santaki. "La mienne embaumait ma planète, mais je ne savais pas m'en réjouir".

Dans les rangs, principalement composés d'adolescents, les questions se posent à voix basse. "Embaumer, ça s'écrit comment?". "Griffes, c'est deux 'f'?"... Certains abandonnent, les autres s'accrochent.

Adultes et enfants participent à une dictée en plein-air à Saint-Denis le 26 octobre 2013 [Pierre Andrieu / AFP]
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Adultes et enfants participent à une dictée en plein-air à Saint-Denis le 26 octobre 2013
 

En jeu: des paires de baskets, des places pour un match au Stade de France, une bouteille de parfum mais aussi... des Bescherelle, pour continuer à améliorer son orthographe et sa syntaxe.

"L'objectif, c'est d'apprendre de façon ludique. De s'amuser avec les mots, pour mieux maîtriser son langage", explique Abdellah Bondour, président de Force des Mixités. "Dans les quartiers, il y a souvent des manifestations autour du sport. La culture, c'est plus rare", dit le militant associatif.

Tour de France de l'orthographe

 

Sous le barnum, la dictée s'achève. "Je connaissais déjà le Petit Prince, mais ça m'a donné envie de le relire", confie Fatimata, 16 ans. Elève en seconde, elle a réussi un sans faute et remporté le premier prix de sa catégorie.

"C'était plus dur qu'à l'école, il parlait vite. Mais bon, on était là surtout pour s'amuser", soupire Khalifa, 11 ans, venu d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) avec son grand cousin.

Hamimi Mesbah, 78 ans, n'a eu lui qu'à descendre les escaliers pour se mêler aux participants. "J'aurais pu aller chez Bernard Pivot, mais j'habite l'immeuble juste en face. Forcément, c'était plus simple", s'amuse ce retraité, "fan" de cette "dictée des cités".

"On discute, on s'amuse, des événements comme ça, il en faudrait plus souvent. Il y aurait moins de bagarres", sourit le septuagénaire.

L'écrivain Rachid Santaki parraine une dictée en plein-air à Saint-Denis le 26 octobre 2013 [Pierre Andrieu / AFP]
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L'écrivain Rachid Santaki parraine une dictée en plein-air à Saint-Denis le 26 octobre 2013
 

Une première édition, fin août, avait réuni 250 participants sur la Dalle d’Argenteuil (Val-d'Oise). D'autres vont suivre, à Lyon, Nantes, Rennes, Strasbourg ou Lille. "Le bouquet final, ce sera en juin, dans les quartiers nord de Marseille", prévient Abdellah Bondour.

Un véritable "tour de France" de l'orthographe, dont Rachid Santaki espère qu'il laissera des traces. "Certains, parmi les participants, ne sont pas des lecteurs assidus, ils viennent par ce que leurs potes sont là. C'est un prétexte pour recréer du lien social", ajoute l'auteur des "Anges s'habillent en caillera".

 

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