Les femmes victimes de violences conjugales ne sont pas isolées. C’est le message que veulent faire passer le commissariat et la mairie de Puteaux, qui organisent mercredi soir à 19h une conférence-débat sur ce problème, au palais de la culture de la ville. La réunion, à vocation pédagogique, permettra notamment d’aborder les violences morales au sein du couple. Un problème méconnu qu’il faut rendre visible, selon Anne-Charlotte Vautrin, commissaire de Puteaux et spécialiste du problème à la préfecture de police.
Pourquoi organisez-vous cette conférence-débat ?
Les violences morales commises par un conjoint sont particulièrement difficiles à déceler, car elles relèvent de l’intimité du couple et ne laissent pas de traces. Rompre le silence est d’autant plus dur lorsque la victime n’ose pas en parler à un confident ou à la police. Il faut pousser chacun à repérer les signes, comme la multiplication des arrêts de travail.
Comment convaincre les victimes de porter plainte ?
Nous avons mis en place dans les Hauts-de-Seine un dispositif d’accompagnement avec des policiers formés, des avocats, des psychologues, des médecins et des associations. Ce «cocon», auquel s’ajoutent depuis 2010 des mesures pénales, rassure les victimes.
Quels sont vos résultats ?
Nous avons déjà enregistré à Puteaux deux fois plus de procédures cette année par rapport à 2012, soit 68 plaintes au lieu de 34. Cela prouve que les femmes ont davantage confiance car la police est à leur écoute.
Les hommes sont-ils aussi victimes de ces violences ?
Les cas sont moins nombreux mais ils existent. Pour les hommes, la violence au sein du couple est essentiellement morale, car le rapport de force physique est quasi inexistant. Les victimes, souvent déjà faibles psychologiquement, peuvent être littéralement détruites mentalement.