Les urgentistes ont entamé mardi leur mouvement pour pousser à la réorganisation de la gestion des flux de patients entre les services, sans que cela affecte la prise en charge des malades.
Les syndicats AMUF et Samu-Urgences de France appellent leurs collègues à déléguer à la direction de l'hôpital le soin de trouver aux patients des lits d'hospitalisation à l'issue de leur passage aux urgences.
Cette fonction revient habituellement à l'urgentiste, qui doit démarcher les autres services parfois longuement avant qu'une place ne se libère.
Les syndicats, qui entendent "forcer la porte" et accélérer la réorganisation de l'hôpital, n'étaient pas en mesure d'évaluer la participation au mouvement dans la matinée.
"Dès ce matin, il y a des services où il n'y a plus de lits, il va y avoir des confrontations intéressantes avec les administrations", a estimé auprès de l'AFP Patrick Pelloux, président de l'AMUF.
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"Les urgentistes ne sont pas des gens qui recherchent la crise, l'exploit médiatique", a relevé de son côté Marc Giroud, président de Samu-Urgences de France.
"L'adhésion des urgentistes est très forte moralement, l'action ne peut pas être très visible, c'est en profondeur que les choses sont en train de changer", a-t-il poursuivi.
Selon lui, de nombreux établissements ont demandé un sursis aux urgentistes pour mieux se préparer.
La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a indiqué en septembre que 162 établissements allaient bénéficier d'un dispositif prévoyant le déploiement sur trois ans de services chargés exclusivement de gérer les lits.
Les syndicats estiment que le gouvernement ne va pas assez loin et demandent la création de services qui gèrent les flux d'hospitalisation 24 heures sur 24.
"La ministre s'est située dans le temps long, nous sommes dans le temps court car l'hiver arrive", a dit M. Giroud.
Le ministère n'avait pas réagi à ce mouvement mardi matin.