Les Français, champions d'Europe de la possession animale - un sur deux a un chien ou un chat -, se passionnent aussi pour les reptiles: ils sont 1,3% à vivre avec des serpents, lézards, tortues, caméléons mais certains s'échappent et trouvent refuge à la Ferme Tropicale à Paris.
"Je récupère toutes les semaines des serpents échappés que les pompiers m’amènent", raconte à l’AFP Karim Daoues, fondateur de l'animalerie exotique en 1993.
"On me confie les animaux pour 10 jours légalement le temps de trouver les maîtres mais je les garde un mois", dit-il
Une couleuvre serpent des blés digère une souris dans son vivarium . "Elle a été trouvée par les pompiers à Paris le 19 août et m'a été confiée dans l'attente de la restituer à son propriétaire", raconte M. Daoues .
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"On récupère surtout des serpents échappés. L'animal ayant une valeur marchande, il n'est quasiment jamais abandonné", témoigne le professionnel animalier.
Selon lui, il y aurait quelque 200.000 serpents chez les particuliers. "Les gens prennent un serpent par fascination, l'animal provoque de l'attraction ou de la répulsion".
Mais dans son magasin de 700 m2, des milliers d'animaux exotiques, autre que les serpents, sont proposés à la vente: lézards, tortues, iguanes et grenouilles.
"Le lézard est considéré d'avantage comme un animal de compagnie, le rapport avec la tortue est liée à l'enfance et pour la grenouille l'approche est écologique", juge-t-il.
François Bertholly, 17 ans, observe les iguanes dans leur terrarium qui marchent au ralenti. "Je suis passionné de reptiles depuis tout petit. J'ai une tortue apprivoisée qui vient me voir quand j'arrive", dit le jeune garçon qui fait des études de vétérinaire. "Elle reconnait ma voix!", affirme-t-il.
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Emmanuel Rivaux s'est découvert, lui, une passion pour les caméléons. "Au début, j'en ai acheté un pour mon fils. J'ai été séduit par cet animal qui demande peu d'entretien et peu de responsabilité émotionnelle mais offre un spectacle au quotidien", commente le pharmacien parisien.
Pas de caresses, ni liberté
Selon M. Daoues, "les possesseurs de reptiles sont monsieur et madame tout le monde". "C'est une passion qui est urbaine car on est coupé de la nature en ville, la clientèle est masculine.
Les reptiles ne doivent jamais vagabonder dans la maison. "Ils ne doivent pas vivre en liberté mais dans un environnent recomposé artificiellement". Ils ne doivent pas non plus être trop manipulés ou caressés, "ce ne sont pas des chiens ni des chats et ça les stresse".
Pour dissuader les candidats à l'adoption de reptiles qui peuvent devenir très encombrants, un iguane vert mesurant 1,60 mètre trône à l'entrée du magasin.
"C'est un particulier qui nous l'a apporté car il était devenu trop grand. Il est là pour éduquer les gens et leur montrer la place qu'il occupe", explique-t-il.
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Il faut compter environ 50 euros pour l'achat d'un agame barbu, un des lézards les plus vendus, et 59 euros pour un python royal.
Toutefois, il existe de grandes variations, comme pour de nombreuses espèces, l'homme générant des sélections. Un python blanc aux yeux bleus coûte un millier d'euros.
Enfin, si on croise un reptile en ville," il faut appeler les pompiers et ne pas essayer de l'attraper", recommande Karim Daoues qui rappelle que "relâcher un reptile dans la nature est une bêtise pour l'animal et l'environnement ".
"Il peut occuper une niche écologique prise par une autre espèce. Un poisson relâché dans la Seine, comme le Pacu, n'aurait pas passé l'hiver, il serait mort", affirme-t-il.