Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a lancé lundi la réforme de la "police des polices", que les Français peuvent désormais saisir en ligne, "emblématique" d'une police "ouverte et proche de la population".
"La nouvelle Inspection générale de la police nationale (IGPN) est emblématique de ce que doit être la police d'aujourd'hui : efficace, transparente et ouverte, proche de la population", a déclaré le ministre en ouverture d'un séminaire lançant la réforme qu'il a voulue "personnellement".
Annoncée début 2013, elle vise à "réorganiser" l'IGPN, compétente en province et en grande banlieue parisienne, et l'Inspection générale des services (IGS), dont le ressort est celui de la capitale et de sa proche banlieue.
L'IGS, qui pouvait seule être saisie directement par l'usager, devient une délégation de l'IGPN. Cette dernière va en créer de nouvelles notamment à Rennes, Lille, Metz outre ses trois implantations actuelles à Marseille, Lyon et Bordeaux, son siège étant à Paris place Beauvau.
Le principal point de la nouvelle police, traquant ripoux et auteurs de bavures, est la possibilité offerte aux particuliers de la saisir en ligne en cas de contestation ou de dérapage des forces de police.
"Ce n'est pas un gadget", a fait valoir le ministre de l'Intérieur, "c'est un acte d'ouverture sans précédent dans la police nationale".
Il ne s'agit pas de "stigmatiser" les policiers et ce ne sera pas un "défouloir" ni un "vecteur de délation", a-t-il promis en réponse aux inquiétudes de syndicats policiers. Les signalements ne seront pas anonymes, a-t-il asséné, et tout abus sera "porté à la connaissance" de la justice.
M. Valls a aussi dit ne pas "ignorer" les "difficultés du métier de policier", évoquant cette "haine du flic qu'ils peuvent rencontrer dans certains quartiers".
"Pour être pleinement respectées, les forces de l'ordre doivent être respectueuses (...) de nos concitoyens, des lois et règlements, de la déontologie", a-t-il insisté.
Il place la réforme "au coeur de l'action du policier" et de sa "relation avec la population", des liens qui se sont "distendus ces dernières années".
M. Valls a rappelé à cet égard qu'un nouveau code de déontologie commun à la police et à la gendarmerie verrait le jour fin septembre ou début octobre, ainsi qu'un numéro d'identification qui sera apposé sur leurs uniformes "avant la fin de l'année" et a été préféré au récépissé lors des contrôles d'identité.