Les obsèques de Hélie Benoît de Saint Marc, ancien résistant et déporté et ancien officier putschiste en mai 1961 à Alger, décédé lundi à l'âge de 91 ans, ont été célébrées vendredi en la cathédrale Saint-Jean de Lyon, avant que lui soient rendus les honneurs militaires.
De nombreux militaires, en uniforme ou en civil, notamment des légionnaires reconnaissables à leur béret vert et arborant leurs médailles, avaient pris place dans la primatiale, à peine assez grande pour accueillir la foule qui s'y pressait.
Au premier rang, à côté de la famille, se trouvaient le général Bertrand Ract-Madoux, chef d'état-major de l'armée de terre, représentant le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian; le préfet du Rhône, Jean-François Carenco, et le maire de Lyon, Gérard Collomb.
De nombreux parlementaires de droite étaient également présents, ainsi que l'ancien ministre de la Défense Charles Millon.
L'extrême-droite politique n'avait en revanche envoyé aucun représentant officiel.
Sur le cercueil, recouvert du drapeau tricolore et entouré par une haie de porte-drapeaux, avaient été placés trois coussins avec le béret vert de l'ancien comandant de parachutistes, ses décorations, dont la médaille de la Résistance, et la grand-croix de la Légion d'honneur, la plus haute distinction de la République, qui lui avait été remise en 2011 par Nicolas Sarkozy.
Après une des filles du disparu soulignant que son père avait "préféré l'honneur aux honneurs", c'est le cardinal Philippe Barbarin qui, a évoqué, sobrement, la vie et la personnalité complexe de l'ancien résistant, déporté à Buchenwald, avant de devenir ce "soldat perdu" condamné à 10 ans de réclusion pour sa participation au putsch d'Alger à la tête du 1er régiment étranger de parachutistes (REP), puis d'être réhabilité.
Parlant lui aussi "d'honneur", mais aussi "de fidélité, d'engagement et de courage", l'archevêque de Lyon a affirmé que Hélie Denoix de Saint Marc "a toujours agi comme il croyait devoir le faire, en jugeant avec sa conscience", même, a-t-il ajouté citant le défunt, quand il fallait "choisir entre le crime de l'illégalité et le crime de l'inhumanité".
A l'issue de l'office, les honneurs militaires lui ont été rendus sur le parvis de la cathédrale par un détachement du 1er régiment étranger d'Aubagne, en présence notamment du général Martial de Braquilanges, gouverneur militaire de Lyon, du commandant de la Légion Christophe de Saint-Chamas et du colonel Benoît Desmeules, chef de corps du 2e régiment étranger de parachutistes.
Après l'hommage lu par le général Bruno Dary, président de l'Association des anciens légionnaires parachutistes et ancien gouverneur de Paris, la cérémonie s'est conclue par un chant entonné par d'anciens légionnaires et repris par une partie de l'assistance.